Saint-Martin. Une intervention enrichissante de Robert Romney autour du bilinguisme

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Saint-Martin. Une intervention enrichissante de Robert Romney autour du bilinguisme
Par Igor Rembotte 23 Jan 2014 16:11

Le 23 octobre dernier, à l’initiative de l’Union pour la Démocratie, se tenait à la CCISM une conférence débat autour du bilinguisme. Parmi les orateurs, Robert Romney, qui sur le sujet est de ceux qui ont consacré temps et énergie pour éveiller les consciences, porter plus haut la langue et lui adjoindre la culture qu’elle cristallise et véhicule.

Nous avons plusieurs fois eu l’occasion de vous peindre l’homme qu’est Monsieur Romney, agrégé d’anglais, aujourd’hui Inspecteur Pédagogique Régional Honoraire et auteur du livre “Saint-Martin Talk”. Un deuxième ouvrage devrait voir le jour prochainement, et se posera dans la droite ligne du premier : “From Saint-Martin talk… to standard english.”

Quoiqu’il en soit, nous vous livrons ci-après le contenu de l’intervention de Robert Romney ce soir là et qui, au delà de traiter de la langue saint-martinoise, revient aussi et surtout sur l’histoire de Saint-Martin et la genèse de cette langue identitaire niée au niveau de l’enseignement.

Conformément aux commentaires de l’auteur recueillis a posteriori, il est à noter que cette intervention a été bâtie pour toucher un public large et qu’elle pourra sembler incomplète aux enseignants notamment. Sur le sujet, Robert Romney se dit “ouvert à toute rencontre ou réunion avec des gens de bonne volonté voulant œuvrer pour faire connaître ce qu’est le bilinguisme à Saint-Martin (…) pour travailler sérieusement dans une atmosphère dépassionnée, dépolitisée et non partisane”.

 CONFERENCE SUR LE BILINGUISME A SAINT-MARTIN – 23 OCTOBRE 2013

Bonsoir,

Je voudrais remercier en premier lieu les organisateurs de cette rencontre d’avoir fait appel à moi et de permettre à Madame Rhoda ARRINDELL, docteur en linguistique et ex-ministre de l’Education à SINT-MAARTEN avec qui j’ai eu le plaisir de collaborer dans le passé. Le débat qui nous réunit ce soir n’est pas nouveau, maintes et maintes personnes ont eu à parler de ce sujet et personnellement, j’ai fait venir ici un conseiller pédagogique, Conseiller du gouverneur Québécois pour le bilinguisme, Madame Martine DELSEMME qui a animé avec beaucoup de talent un stage en 2009 consacré au bilinguisme. Une vingtaine d’enseignants de toutes disciplines confondues du primaire et du secondaire ont suivi avec beaucoup d’intérêt cette action et un rapport fut envoyé au Recteur de la GUADELOUPE.

Mon propos se situe en relation à mon domaine de travail, la didactique des langues et en fonction de mon expérience passée en tant qu’Inspecteur Pédagogique Régional dans les Académies de RENNES, de la MARTINIQUE et de la GUADELOUPE ainsi que de ma forte implication dans la création de classes européennes, internationales, de sections bilingues et de classes euro-caribéennes (néologisme qui a pris naissance ici à MARIGOT…).

Dans un premier temps, je vais essayer de faire un rappel historique pour bien faire comprendre la genèse des deux langues en présence dans notre île, puis je tenterai de définir ce qu’est le bilinguisme en général, et de caractériser la notion de compétence bilingue, et, au fil de mon exposé, des convergences entre mes propos et l’objet de cette rencontre apparaîtront, je l’espère.

Il s’agira ensuite de situer cette notion par rapport aux organisations de « curricula » et de formuler un certain nombre de propositions générales qui n’aura pas nécessairement de rapport de contextualisation immédiate avec le système éducatif actuel.

Faisons, si vous le voulez bien, un peu d’histoire pour bien comprendre les fondements des deux langues principales parlées dans notre île.

“Depuis sa fondation en 1648, SAINT-MARTIN a fait figure de poste avancé de la colonisation française au milieu des îles étrangères. Il n’est pas de guerre maritime et coloniale, à laquelle la France ait été mêlée aux 17ème et 18ème siècles, qui n’ait entraîné ruines et désolation sur cette petite île comme sur sa voisine, SAINT-BARTHELEMY”, écrit le professeur Guy LASSERRE dans son ouvrage “La Guadeloupe”. C’est un fait reconnu à l’heure actuelle. En effet, des Africains parlant des langues apparentées à la famille des langues de la région du Congo/Nigéria (c’est-à-dire, l’Afrique de l’Ouest) furent emmenés en esclavage aux Antilles. Leurs langues maternelles furent supprimées grâce à un système qui consistait  à séparer tous ceux qui parlaient les mêmes langues afin d’étouffer toute velléité de révolte, et ce système fondé sur des punitions et des sévices de toutes sortes pouvant entraîner la mort.

Malgré ce système inique, les esclaves ont conservé le cœur, la base, la racine même de leurs langues maternelles de leur pays d’origine. Ils s’exprimaient en utilisant le seul vocabulaire autorisé dans ces sociétés esclavagistes, à savoir le vocabulaire des langues européennes.

Les langues créoles et plus particulièrement la langue créole saint-martinoise avec un vocabulaire à forte prédominance anglaise, prirent donc naissance dans cette gigantesque prouesse humaine de créativité. Les langues créoles sont des inventions collectives, qui ne sont ni le fait des seuls maîtres, ni le fait des seuls esclaves. Elles sont “la langue de compromis” telle que la définit Edouard GLISSANT.

Après l’abolition de l’esclavage en 1848, l’économie de plantation se trouve confrontée brusquement à des problèmes de main-d’œuvre et de coût de production (la canne à sucre, le coton, l’indigo, le tabac et puis le sel). La vie économique va se ralentir et l’île se repliera sur elle-même. L’activité de la saline évitera à SAINT-MARTIN d’être complètement écarté des circuits économiques. Outre la GUADELOUPE et la MARTINIQUE, un courant commercial va s’établir avec la République fédérée des ETATS-UNIS d’AMERIQUE. Le ralentissement économique finit par avoir de graves répercussions sur les couches les plus pauvres de la population. Aussi l’émigration devenait une nécessité. Les mouvements migratoires vont progressivement s’orienter dans deux directions privilégiées : les plantations de canne à sucre de SAINT-DOMINGUE et les îles des Antilles Néerlandaises, ARUBA et CURACAO, à cause des raffineries de pétrole des compagnies SHELL et ESSO.

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Les Iles Vierges américaines, SAINTE-CROIX et SAINT-THOMAS constitueront aussi des zones d’accueil pour de nombreux saint-martinois.

En regardant une carte, SAINT-MARTIN se situe dans l’aire essentiellement anglophone (ANGUILLA, SAINT-KITTS et NEVIS, MONTSERRAT, ANTIGUA). Ainsi s’explique l’ouverture de l’île sur le monde extérieur. On est bilingue, on passe d’une monnaie à une autre, on accepte les idées nouvelles. Les modèles étrangers et surtout américains pénètrent à SAINT-MARTIN et finissent par influer sur le comportement, le parler.

Voici brossés quelques repères pour mieux comprendre notre legs du passé.

Cependant, nous ne pouvons passer sous silence le fait religieux : la vie religieuse au 17ème siècle, au 18ème siècle est un facteur déterminant dans la conservation des deux langues européennes.

”Les isles de SAINT-MARTIN et de SAINT-BARTHELEMY dit le Père LABAT, ont été desservies par les Capucins…”. LABAT, de passage à SAINT-MARTIN, en 1705, y exerça durant quelques jours le ministère. La première mission établie dans la partie française de l’île se trouvait au quartier dit d’Orléans, centre de la mission. L’esprit révolutionnaire qui souffla sur la France et les colonies, fit des ravages à SAINT-MARTIN. L’anticléricalisme ambiant en France priva notre île des services dans religieux, des ordres capucins, dominicains.

Les ministres protestants d’ANGUILLE et de PHILIPSBURG profitèrent de cette absence prolongée des prêtres pour se créer des adeptes et renforcer par la force des choses la présence de la langue anglaise.

Les catholiques assistaient aux offices religieux en Français, et les méthodistes et anglicans avaient recours à l’Anglais. Les protestants (de confession anglicane) souvent accusés par la rumeur de pactiser avec les Anglais… et lisaient la Bible en Anglais.

Voici comment outre les relations commerciales avec les îles environnantes, la pratique religieuse a, au fil des siècles, maintenu, renforcé, étoffé les pratiques langagières. N’oublions pas qu’il n’y avait pas d’écoles à cette époque. Le bilinguisme actuel n’est que le résultat de tous ces facteurs…

Comment définir donc le bilinguisme à l’heure actuelle ?

 Le bilinguisme peut se rapporter à des phénomènes concernant :

• Un individu qui se sert de deux langues,

• Une communauté où deux langues sont employées.

Il consiste dans l’idéal au fait de pouvoir s’exprimer et penser sans difficulté dans deux langues avec un niveau de précision identique dans chacune d’entre elles. Les individus authentiquement bilingues sont également imprégnés des deux cultures indifféremment et dans tous les domaines.

Une personne bilingue, dans le sens le plus large de la définition, est celle qui peut communiquer en deux langues au moins, que ce soit de façon active (la parole et l’écriture) ou passive (par l’écoute et la lecture). C’est la définition maximale des linguistes.

 

Mais le bilinguisme idéal existe-t-il ?

Non – en réalité, on distingue différentes formes de bilinguisme, en fonction du niveau de compétence dans chaque langue, selon l’âge d’acquisition, selon la présence de la seconde langue dans la communauté, selon le statut relatif des langues, selon l’identité et l’appartenance culturelle.

Voici les formes les plus importantes :

  • Le bilinguisme précoce simultané : un enfant qui au moment où il apprend à parler, est en contact avec deux langues, les acquiert avec une aisance extraordinaire, apparemment sans effort, il intériorise.
  • Le bilinguisme précoce consécutif : c’est le cas d’enfants qui, ayant grandi dans une famille avec une seule langue, et ne parlant donc qu’une seule langue, découvrent à leur entrée à l’école, une seconde langue qui est celle de l’école ou celle de la société qui les entoure.
  • Le bilinguisme adulte : c’est l’acquisition de la seconde langue de manière spontanée par le contact avec la société qui parle cette langue.

 

Où se situe le niveau linguistique du saint-martinois moyen ? Quelle est sa maîtrise du français ? Quelle est sa maîtrise de l’anglais ? Comment se situe-t-il par rapport aux critères définis dans le Cadre Européen de Référence pour les langues (C.E.C.R.L. ?

 Le Cadre introduit au moins quatre nouveautés :

a)    Des niveaux communs de référence (de  A1 à C2)

–       Niveau A : utilisateur élémentaire (= scolarité obligatoire) lui-même subdivisé en niveau introductif ou de découverte (A1) et intermédiaire ou usuel (A2).

–       Niveau B : utilisateur indépendant (= lycée) subdivisé en niveau seul (B1) et avancé ou indépendant (B2)

–       Niveau C : utilisateur expérimenté, subdivisé en C1 (autonome) et C2 (maîtrise).

 Je ne vais pas vous lasser avec une approche exhaustive, surtout que des statistiques n’ont jamais été établies…

Notre parler saint-martinois doit être considéré comme une langue régionale. Le « Creole English » a été reconnu dans la Caraïbe et ne souffre d’aucune discrimination à l’heure où je vous parle.

“En France, les langues régionales qui étaient immolées par une politique scolaire et culturelle” ont gagné leur lettre de noblesse. De nombreuses initiatives de défenseurs qui ne veulent pas les voir disparaître ont lieuu. Ils ont pris conscience d’une vérité : la perte de langue peut produire une perte d’identité, et même, dans des cas extrêmes, avoir de mauvais effets psychologiques.

Ici, je le répète haut et fort, le Parler Saint-Martinois peut être précieux pour l’éducation bilingue précoce. Il devrait être enseigné à l’école, dès le début, à côté du français (je vous renvoie au livre de Claude HAGEGE “L’enfant aux deux langues ”.

Dans le cade d’une acquisition consécutive de deux langues, le premier seuil dans la langue maternelle doit être atteint pour que l’acquisition de la langue seconde se fasse de manière harmonieuse. En effet, lorsque deux langues sont en contact dont l’une est la langue officielle de l’enseignement, l’apprenant bilingue qui a pour première langue l’Anglais vernaculaire “le saint-martinese” est confronté à une double contradiction : d’un côté, il éprouve à la fois de l’admiration (exemple : le français, c’est la langue de l’école, de la réussite, de l’accès à l’emploi, etc…) et de la crainte (la peur de ne pas comprendre les énoncés, le vocabulaire, la peur de commettre des fautes de syntaxe « le, la » « le un/une, etc…). L’enfant bilingue saint-martinois est attaché affectivement à sa langue qu’il ne retrouve malheureusement pas son milieu scolaire. La langue vernaculaire, à la différence du Breton, du Basque, de l’Alsace et même de la « langue kanak » est mise de côté, ignorée par les enseignants qui n’ont pas été formés pour le décoder encore moins pour l’enseigner. L’on peut dire qu’une fois que l’Anglais vernaculaire (bien entendu, amendé, étoffé, complexifié) sera valorisé par l’Education Nationale (représentée ici par le milieu enseignant de SAINT-MARTIN, s’il est perçu au même plan que le français, une situation contextuelle sera créée pour un développement de la bilingualité. L’enfant saint-martinois au centre d’une telle situation apaisée, appréhendera la langue française autrement, il manipulera les deux langues de façon à pouvoir en bénéficier sur le plan cognitif.

(De grâce, n’allez surtout pas dire que Monsieur ROMNEY veut supprimer le Français et le remplacer par l’Anglais. Voilà ce qui a été retenu lors de mon passage ici. Voilà ce qui a été véhiculé de « bouche à oreille).

Les autorités locales de l’époque n’ont pas pris la mesure, ni évalué ce qu’est le bilinguisme. 

La dernière partie de mon exposé, je l’ai intitulée : Enseignement en langue maternelle, bilinguisme : enjeux et perspectives.

Pourquoi enseigner la langue vernaculaire à l’école ?

La première réponse qui me vient à l’esprit est : pour contribuer au développement personnel de l’enfant et à sa réussite scolaire.

a)    Contribution de la langue maternelle pour la formation intellectuelle.

Pour l’enfant saint-martinois, l’utilisation de sa langue en classe doit lui permettre de se livrer à un travail intellectuel au cours d’activités menées dans une langue qui a du sens pour lui, et en rapport avec la culture qui lui est la plus accessible. L’enseignement de la langue et de la culture saint-martinoise répondra aux objectifs généraux fixés par l’école. Les objectifs langagiers, comportementaux et intellectuels sont transférables vers les autres domaines d’activités. L’enfant bilingue développe des capacités métalinguistiques supérieures à celles d’un monolingue, c’est-à-dire qu’il prend plus rapidement conscience des connaissances linguistiques (phonologiques, morphologiques, syntaxiques, pragmatiques) qu’il utilise.

b)    Double valorisation de la langue  maternelle et du français.

L’école en outre-mer est l’héritière du modèle éducatif national et présente avec ce dernier une forte homologie en termes d’organisation, de contenus d’enseignement, de formation des enseignants, d’encadrement pédagogique et d’évaluation. Or, le modèle national manifeste une tolérance très relative à la promotion des autres langues que le français dans le premier degré, à l’exception de l’anglais. De cette tradition monolingue subsiste chez beaucoup d’enseignants et de parents des stéréotypes concernant l’enseignement des langues dites vernaculaires, puisque la très grande majorité considère que l’île étant française, c’est le français qui est la langue de réussite et qu’enseigner la langue locale est une perte de temps. C’est une approche bien limitée, c’est vraiment méconnaître les travaux scientifiques internationaux dans le domaine du bilinguisme et du plurilinguisme qui tendent à mettre en évidence des effets de transferts positifs réciproques entre la langue d’origine et la langue seconde, lorsque les deux langues sont valorisées. Il est recommandé donc de valoriser les langues d’origine (se défaire des termes dépréciatifs tels que « mauvais anglais », « broken english ») etc… des élèves et de favoriser l’essor de leur bilinguisme précoce. Sous l’impulsion d’une demande sociale croissante de reconnaissance des identités culturelles locales, la plupart des départements et es collectivités d’outre-mer ont introduit les langues locales dans leurs cursus scolaires, dans un volume horaire allant de 3 heures à 5 heures hebdomadaires (pour les classes bilingues français-créole, parité horaire). Nous parlerons plus loin du cas de la NOUVELLE-CALEDONIE.

c)    Facilitation de la différenciation entre les deux langues.

L’enseignement systématique du parler saint-martinois, en parallèle avec celui du français, avec un enseignant différent pour chaque langue travaillant en étroite collaboration facilite chez l’enfant le processus de différenciation entre les langues. L’enfant prend plus rapidement conscience qu’il a affaire à deux langues. Cette prise de conscience précoce permet de réduire le mélange de code. L’enfant apprend à choisir le code qui convient selon la situation de communication.

Prenons un exemple concret relevé il y a trois semaines. Un élève de sixième de Saint-Martin qui me dit : “J’ai vu elle hier”

Quelle attitude avoir dans le cours de Français ?

A partir de la traduction, faire le rétablissement : “I saw her yesterday”. Je l’ai vue hier.  (Richesse morphosyntaxique à exploiter)

Qu’en est-il de l’usage du “le, la”,  (the en Anglais) etc… Que doit-on dire ? « un ou une pétale /  (en Anglais « A/An ». Un iguane ou une iguane / un pamplemousse ou une pamplemousse,  etc…La langue anglaise n’ayant  pas de féminin ou de masculin, de nombreux anglophones se retrouvent décontenancés en Français .

La mise en place d’un enseignement de la langue maternelle encourage le développement de recherches sur ce thème et la production de nouveaux documents (supports didactiques, littérature, lexiques, descriptions grammaticales).

Je voudrais revenir à la loi organique du 19 mars 1999 relative à la NOUVELLE-CALEDONIE sur les langues kanak qui « sont reconnues comme langues d’enseignement et de culture ». Afin d’opérationnaliser ces dispositions, le gouvernement de la NOUVELLE-CALEDONIE a lancé en février 2002 une expérimentation pour la formation d’enseignants spécialisés de / en langue kanak et l’introduction des langues et de la culture kanak à l’école primaire publique.

Ne nous montrent-ils pas la voie à suivre ? Pourquoi ne créons-nous pas notre « Institut » ou « observatoire » avec pour mission de promouvoir le bilinguisme. Il assurerait sur place la formation de formateurs puisque l’I. U. F. M. ou le Rectorat ne saurait le faire.

« Il faut agir au lieu de subir » ; « Soyons dans le faire » ; « Une langue qui n’est pas fixée, dérive, c’est-à-dire, va dans tous les sens, d’où métissage et hybridation excessifs ».

Nos ancêtres nous ont laissé ce legs, ce trésor virtuel qui est « à fleur de voix » pour parodier un linguiste.

Notre parler reste une source d’identification, il n’est pas seulement un outil de communication, mais un marqueur d’identité, notre socle commun, il transmet quelque chose de la mémoire collective, quelque chose du patrimoine qui est vivant. Notre langue a joué un rôle capital dans la construction d’une identité commune. 

Depuis environ un quart de siècle un domaine nouveau est apparu c’est celui des relations entre les langues. N’ayons pas peur de « construire des passerelles entre notre langue et la langue des autres ».

Autour d’un projet fédérateur, avec une politique volontariste, peuvent se rencontrer des enfants de différentes communautés établies dans notre île encadrés par les politiciens de tous bords, des intellectuels, des hommes d’affaires, etc… en un mot, tous les hommes et femmes de bonne volonté n’ayant pour seul leitmotiv « Mettre SAINT-MARTIN sur les rails de la Réussite »

Robert Romney

Agrégé d’Anglais – Inspecteur d’Académie

Inspecteur Pédagogique Régional Honoraire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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