Quand la commission nationale de l’informatique et des libertés condamne Google

F.L
Par F.L 7 Fév 2014 21:49

Quand la commission nationale de l’informatique et des libertés condamne Google

Un gros pavé est visible depuis ce soir sur la page d’accueil de Google France suite à une condamnation de la Commission nationale de l’informatique et des libertés.

C’est une sanction pécuniaire d’un montant de 150 000 euros qu’a écopé Google France, le plus élevé prononcé jusqu’à présent par la formation restreinte. Elle serait justifiée par “le nombre et la gravité des manquements constatés” peut on lire sur la page du site internet de la CNIL disponible via le lien web indiqué dans le communiqué placé sur la page d’accueil Française du plus populaire des moteurs de recherche.

google-condamnationLe 3 janvier, la Cnil a prononcé cette sanction pécuniaire car elle estime que “les règles de confidentialité mises en œuvre depuis le 1er mars 2012 ne sont pas conformes à la loi informatique et libertés”.

Cette sanction s’accompagne de l’obligation de publier un communiqué relatif à cette décision sur la page d’accueil de Google.fr sous 8 jours à compter de la notification de cette décision, et ce pendant 48 heures. Ce que Google à fait depuis aujourd’hui vendredi 7 Février 2014.

Le contentieux concerne la politique de confidentialité de Google, qui a fusionné en mars 2012 une soixantaine de règles d’utilisation en une seule, regroupant ainsi les informations de ses services autrefois séparés, comme la messagerie Gmail ou le réseau communautaire Google+.

La Cnil n’est pas la seule à avoir Google dans son collimateur. Les nouvelles règles de confidentialité ont été attaquées fin 2012 par les 27 autorités européennes de protection des données, qui l’ont toutes sommé de se mettre en conformité avec la directive européenne Informatique et Libertés. Six d’entre elles – celles de France, d’Allemagne, du Royaume-Uni, d’Italie, d’Espagne et des Pays-Bas – sont allées plus loin en avril et sont “passées à l’action”, chacune en vertu des procédures en vigueur dans leur pays.

Ainsi, l’organisme espagnol de surveillance d’internet a ordonné à Google le 19 décembre de payer une amende de 900.000 euros pour de “graves violations” de la vie privée !

Publication sur le site Internet de la CNIL:

La formation restreinte de la CNIL prononce une sanction pécuniaire de 150 000 € à l’encontre de la société GOOGLE Inc.

08 janvier 2014

Le 3 janvier 2014, la formation restreinte de la CNIL a prononcé une sanction pécuniaire de 150 000 euros à l’encontre de la société GOOGLE Inc., estimant que les règles de confidentialité mises en œuvre par celle-ci depuis le 1er mars 2012 ne sont pas conformes à la loi « informatique et libertés ». Elle enjoint Google de procéder à la publication d’un communiqué relatif à cette décision sur la page d’accueil de Google.fr, sous huit jours à compter de la notification de la décision.

Le 1er mars 2012, Google a décidé de fusionner en une seule politique les différentes règles de confidentialité applicables à une soixantaine de ses services, dont Google Search, YouTube, Gmail, Picasa, Google Drive, Google Docs, Google Maps, etc. Du fait du nombre des services en cause, quasiment tous les internautes français sont concernés par cette décision.

Le ” G29 “, groupe des CNIL européennes, a alors mené une analyse de cette politique de confidentialité, concluant que celle-ci n’était pas conforme au cadre juridique européen, et a émis plusieurs recommandations. La société Google Inc. n’ayant pas donné de suite effective à celles-ci, six autorités européennes ont engagé à son encontre des procédures répressives, chacune en ce qui la concerne.

Dans ce contexte, le 3 janvier 2014, la formation restreinte de la CNIL a prononcé à l’encontre de la société GOOGLE Inc. une sanction pécuniaire de 150 000 euros, estimant que celle-ci ne respectait pas plusieurs dispositions de la loi ” informatique et libertés “.

Dans sa décision, la formation restreinte considère que, les données relatives aux utilisateurs des services de Google en France et traitées par cette société, sont bien des données à caractère personnel. Elle retient également que, contrairement à ce que soutient la société Google Inc., la loi française s’applique aux traitements, par celle-ci, des données personnelles des internautes résidant en France.

Sur le fond, la formation restreinte ne conteste pas la légitimité de l’objectif de simplification poursuivi par la société en fusionnant ses politiques de confidentialité.

Elle considère cependant que les conditions de mise en œuvre de cette politique unique sont contraires aux exigences de la loi :

  • La société n’informe pas suffisamment ses utilisateurs des conditions et finalités de traitement de leurs données personnelles. De ce fait, ils ne peuvent comprendre, ni les finalités de la collecte, celles-ci n’étant pas déterminées comme l’exige la loi, ni l’ampleur des données collectées à travers les différents services. Par conséquent, ils ne sont pas mis en mesure d’exercer leurs droits, notamment d’accès, d’opposition ou d’effacement.
  • La société ne respecte pas les obligations qui lui incombent d’obtenir le consentement des utilisateurs préalablement au dépôt de cookies sur leurs terminaux.
  • Elle ne fixe pas de durées de conservation pour l’ensemble des données qu’elle traite.
  • Elle s’autorise enfin, sans base légale, à procéder à la combinaison de l’intégralité des données qu’elle collecte sur les utilisateurs à travers l’ensemble de ses services.

Ces conclusions sont similaires à celles précédemment retenues par les autorités néerlandaise et espagnole de protection des données en novembre et décembre 2013, au regard de leur droit national respectif.

La sanction pécuniaire décidée constitue le montant le plus élevé prononcé jusqu’à présent par la formation restreinte. Elle se justifie par le nombre et la gravité des manquements constatés.

Par ailleurs, la formation restreinte a enjoint Google Inc. de procéder à la publication d’un communiqué relatif à cette décision sur le site https://www.google.fr, pendant 48 heures, sous huit jours à compter de la notification de la décision. Cette mesure de publicité s’explique par l’ampleur des données collectées ainsi que par la nécessité d’informer les personnes concernées, qui ne sont pas en mesure d’exercer leurs droits.

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