A l’issue de la réunion qui s’est tenue en Préfecture entre les deux sus-nommés, le Préfet Philippe Chopin, la Présidente Aline Hanson et les représentants de l’ARS, la presse était convoquée afin de relayer plusieurs messages à la population.
Il s’agissait également de relativiser la gravité de la situation : Si Saint-Martin est en phase d’épidémie généralisée, les responsables de santé publique sont particulièrement vigilants et mobilisés ; si le nombres de cas évocateurs du virus a dépassé le millier, seuls 601 ont été confirmés et un seul décès, de plus lié à des comorbidités, est à déplorer ; enfin la tendance est actuellement à la stagnation. D’autre part, il faut également noter concernant ces chiffres que :
– peu de territoires disposent aujourd’hui de laboratoires capables d’identifier le virus du Chikungunya qui reste nouveau et particulier. Ainsi, l’absence de statistiques ne signifie pas forcément l’inexistence du virus.
– l’attrait du service public français se vérifie également dans le cadre du Chikungunya où la frontière n’est étanche ni pour les moustiques, ni pour les patients.
Des instances nationales concernées
Quoiqu’il en soit, la situation reste grave et nécessite que des mesures adaptées soient mises en oeuvre en conscience.
Et c’était l’objet de la visite de MM. Degos et Brahic venus prendre la réelle mesure de l’épidémie et des moyens mis en place localement ; écouter l’expression des besoins des acteurs de santé et administratifs ; et partager leur expérience du chikungunya et de la lutte antivectorielle.
En bref, cette visite se voulait témoigner de l’attention particulière que portent les autorités nationales et leur représentation locale à la situation épidémique.
Des actions concertées et communes
L’Etat a d’ailleurs d’ores et déjà déployé des moyens à la hauteur de la phase dite d’épidémie généralisée : mobilisation de la réserve sanitaire nationale, renfort en médecins épidémiologistes et en personnel hospitalier dont une infirmière réserviste de l’EPRUS (Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires).
Les objectifs affirmés ici sont de transformer la stagnation de la courbe de progression enregistrée la semaine dernière en infléchissement, et d’accompagner en particulier les populations à risques et / ou dépendantes.
La responsabilité citoyenne
Ainsi, tel que l’a indiqué le Préfet Chopin, les pouvoirs publics sont mobilisés, volontaires et vigilants. Toutefois, l’efficacité de toutes ces mesures est intimement liée à un facteur citoyen indispensable qui dépasse les maintenant bien connues recommandations sanitaires et hygiéniques (suppressions des gites larvaires, nettoyages des abords des habitations, port de vêtements longs…)
La conscience citoyenne doit également s’élever afin de participer à cette lutte contre le chikungunya qui est “l’affaire de tous”. Notons au passage que cela devrait aussi permettre de lutter contre la dengue dont la présence se banalise et qui est transmise par le même vecteur que le chikungunya, à savoir le moustique aèdes aegypti.
Ainsi, la personne atteinte du virus ne doit pas s’estimer “hors de cause” puisqu’elle devient alors un réservoir du virus, elle doit par conséquent alors s’atteler à ne pas se faire repiquer pour ne pas exposer son entourage.
De plus, même si le recours aux urgences est parfois lié à des obligations financières, il convient de privilégier autant que possible la médecine de ville lors d’apparition des symptômes. En effet, la plupart des cas de chikungunya n’est pas grave et ne nécessite pas de prise en charge exceptionnelle. De plus, la forte présence, médiatique notamment, de l’épidémie n’a pas pour autant pas annihiler les autres réelles urgences qui persistent.
Enfin, les flux démographiques et touristiques particulièrement actifs à Saint-Martin nous appellent à un devoir vis -à-vis des autres territoires, en particulier de la métropole où, comme le rappelle le Préfet, le moustique aèdes aegypti est pour l’instant dormant en raison des températures, mais prêt à s’éveiller …