Au lendemain du second tour des élections municipale en France, le bilan est conforme à ce que tous les spécialistes pressentaient : le PS essuie une sérieuse défaite, conséquence d’une politique en laquelle les français ont du mal à se reconnaître.
L’invité à peine surprise du premier comme du second tour est naturellement le Front National qui remporte 14 villes de plus de 9000 habitants dont Béziers, le 7e arrondissement de Marseille, Fréjus ou encore Hénin-Beaumont prise dès le premier tour.
Alors, au lendemain de ce changement dans les grands équilibres municipaux, les ambiances sont toutes centrées sur le pourquoi chez les perdants, sur la satisfaction chez les gagnants et sur l’impératif besoin remaniement d’un gouvernement qui voit bien poindre la déroute des années à venir. Ces réactions semblent bien légitimes si on accepte de les circonscrire aux résultats et à leur impact humain.
Mais, comme déjà évoqué lors du premier tour des élections, en acceptant de se soustraire un peu au débordements émotionnels des élus et de ceux qui ne le sont plus, et en se focalisant sur la société qui élit, sur ses règles, droits et devoirs, le grand perdant reste le droit de vote.
Il semblerait que l’érosion que l’expression de ce droit subit au gré des échéances soit un peu passée sous silence alors qu’elle symbolise sans doute le vieillissement de la Vème République et l’incapacité avérée de la structure sociale à soigner le goût du citoyen pour la chose politique. 37,86% des électeurs ne se sont pas déplacés, n’ont trouvé aucune motivation pour le faire et n’ont sans doute même pas allumer leur télévision pour porter un regard sur une société qui ne les reconnais plus et en laquelle ils ne se reconnaissent plus.
Alors, qu’on se le dise, ce n’est certainement pas un remaniement ministériel, la percée du FN ou une alternance à la régularité d’un métronome entre la droite et la gauche qui seront à même de ramener plus d’un large tiers des citoyens dans la cité. Il serait même extrêmement adapté, au nom de la démocratie que l’on pose comme pilier central de notre société française, qu’un travail de fond soit mené pour que les élections, quelles qu’elles soient, trouvent leur légitimité aussi en fonction de l’intérêt accordé par un peuple dit souverain et qui si la pente prise se poursuit n’ira bientôt plus voter.