Depuis plusieurs années, le super volcan qui sommeille au cœur de l’immense parc du Yellowstone aux Etats Unis est sous observation. Ce volcan, qui n’a pas connu d’éruption depuis 640 000 ans, semble témoigner de signes d’activité souterraine assez vifs.
Les scientifiques en charge de son suivi observent les modifications topographiques que cette activité ne manque pas de créer. Ils ont ainsi pu constater une élévation moyenne du sol d’environ 7 cm par an entre 2004 et 2007. Il faut dire que l’épaisseur de la croute terrestre est à cet endroit précis d’environ 10 km là où elle est généralement plus proche des 30 km ailleurs. La pression souterraine exercée par chambre magmatique explique donc facilement ce phénomène. Ce gonflement du volcan avait quelque peu ralenti son rythme entre 2007 et aujourd’hui jusqu’à ce que des pans de sols s’élèvent de 25 cm ces dernières semaines.
Concernant les caractéristiques de sa chambre magmatique, ce n’est qu’en 2013 que les spécialistes se sont accordés pour reconnaître qu’elles avaient été sous-évaluées et qu’elles étaient vraisemblablement deux fois supérieures à ce qui était accepté jusqu’alors.
Vu les caractéristiques de ce volcan constitué en caldeira (groupes de cratères imbriqués les uns dans les autres), 80 km de long et 65 km de large, les visions catastrophistes sont naturellement allées bon train. Une éruption majeure d’un volcan de cette dimension serait en tous cas un évènement global qui altérerait climat, météo et autres paramètres naturels à l’échelle de la planète avec son lot d’impacts directs sur l’activité humaine : “There would be a lot of destruction and a lot of impacts around the globe.” annonçait ainsi Jamie Farrell de l’Université de l’Utah. On doit par exemple s’attendre à une projection d’une telle quantité de cendres que le nord du continent américain pourrait vivre dans l’ombre pendant des semaines.
Face aux alarmistes, se trouvent naturellement ceux qui invitent à la tempérance et expliquent ce phénomène comme consécutif d’une sorte de “respiration” naturelle du volcan qui répondrait à un cycle millénaires.
Oui… Mais. Le 30 mars dernier, alors que le parc du Yellowstone subissait le tremblement de terre le plus important depuis 1980 avec un magnitude de 4.8, un signe nouveau est apparu et il est assez inquiétant dans ce qu’il n’est pas révocable et relève d’un instinct dont nous ne disposons plus vraiment.
S’il est fréquent que les bisons et autres grands mammifères traversent ou empruntent les routes qui sillonnent le parc, il est par contre tout à fait inhabituel de les voir fuir le site avec une telle précipitation et de façon si organisée.
Pour autant, l’Université de l’Utah se veut rassurante et affirme qu’il n’y a pas de signe formel d’une éruption imminente et qu’à l’échelle géologique, une éruption à court terme peut être envisagée mais ne se produire que dans les millénaires à venir. Reste à ces scientifiques à envoyer un sms aux bisons et autres cerfs qui quittent la région pour qu’ils acceptent de rejoindre leurs pénates.