Ukraine. Intéressant parallèle entre la situation de la Crimée et la situation de Mayotte
Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe a fait référence il y a peu et avec une froide logique venue de l’est au référendum imposé par la France aux Comores en 1974. La démonstration que la position française dans le conflit ukrainien a quelque chose d’assez comique au regard de sa propre histoire et de son passif au Comores est assez parlante.
En 1974, avant le referendum d’autodétermination aux Comores, Mayotte faisait parti de l’archipel composé de 4 îles. Les résultats de ce referendum ont affiché des résultats différents selon les îles, trois d’entre elles ayant opté pour l’indépendance pendant que Mayotte la refusait.
La France a donc “libéré de son joug” les trois îles concernées et conservé son drapeau sur Mamoudzou. Pourtant, deux ans plus tard, lors d’une Assemblée Générale des Nations Unies, les pays membres avaient considéré que le fait d’avoir imposé un référendum par île constituait “une violation de la souveraineté de l’Etat comorien et de son intégrité territoriale”. L’ONU avait donc considéré ces référendums comme sans fondement et les avait condamné.
Pour autant, Mayotte est restée française et est même devenue un département français en 2011.
Concernant la Crimée, celle-ci vient au travers d’un referendum de faire valoir son droit en faveur d’un rattachement à la Russie dont elle a fait partie jusqu’en 1954. Il faut savoir qu’historiquement, lorsque l’URSS se disloque, la Crimée reste accrochée à l’Ukraine.
Contrairement au référendum comorien, celui de Crimée qui a eu lieu le 16 mars 2014, a été bien accueilli par les grandes puissances occidentales sauf… par la France. Laurent Fabius s’était alors fendu d’un plaidoyer qui s’appuyait sur le fait que l’on ne peut provoquer un referendum dont l’impact aurait une modification de frontière d’un pays tiers.
C’est sur cette base que Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe appuie sa démonstration avec la froideur du joueur d’échec qu’il est certainement et cloue simplement le bec d’une diplomatie française qui oublie un peu facilement son passé colonial pourtant encore bien… vivace.
(sources : la Voix de la Russie dont nous vous livrons l’enregistrement)