Les rebelles pro-russes de l’est de l’Ukraine ont exhibé dimanche les huit observateurs de l’OSCE, les qualifiant de prisonniers de guerre au risque de braquer encore l’Occident et Barack Obama, qui a exigé la fin des provocations de la Russie. Dans notre ville, qui se trouve en situation de guerre, tout personnel militaire qui n’a pas notre permission est considéré comme prisonnier de guerre a expliqué M. Viatcheslav Ponomarev. Il a toutefois rejeté le terme d’otage. Les observateurs ne sont pas nos otages, ce sont nos invités, a-t-il dit.
Trois militaires hauts-gradés ukrainiens, accusés d’espionnage, ont par ailleurs été arrêtés par les rebelles et sont également détenus à Slaviansk, a déclaré M. Ponomarev.
Ils se trouvaient en mission dans la région pour “arrêter un citoyen russe soupçonné du meurtre d’un conseiller municipal ukrainien” dans la ville de Gorlivka, ont indiqué les services de sécurité ukrainiens (SBU), qui ont qualifié leur arrestation d'”attaque par des criminels armés”.
La télévision russe a peu après montré des images des trois hommes en caleçons, les yeux bandés et scotchés, et qui ont montré à la caméra leurs pièces d’identité.
Ces épisodes font encore monter la température dans l’Est du pays, où les Occidentaux soupçonnent la Russie de s’activer en sous-main pour attiser la flamme séparatiste et créer une situation similaire à celle qui a conduit au rattachement de la Crimée à la Russie en mars.
L’ex-magnat russe et opposant au Kremlin Mikhaïl Khodorkovski se trouvait également dimanche à Donetsk où il a été apostrophé par une poignée de militants pro-russes qui l’ont accusé d’avoir “vendu sa patrie”. M. Khodorkovski a été libéré en décembre dernier après avoir purgé 10 ans de prison en Russie pour des motifs jugés politiques.
Samedi, les séparatistes pro-russes de Donetsk avaient réaffirmé leur intention d’organiser un référendum le 11 mai sur la “déclaration d’indépendance” de la région.
Nouvelles sanctions lundi :
Le président américain Barack Obama a une nouvelle fois appelé dimanche la Russie à cesser ses “provocations” en Ukraine, faute de quoi elle s’expose à de nouvelles sanctions à court terme.
Les nouvelles sanctions annoncées samedi par les pays du G7 visent à “faire comprendre à la Russie que les actes de déstabilisation qui se déroulent en Ukraine doivent cesser”, a lancé le président américain au cours d’une conférence de presse en Malaisie.
Alors que l’Ukraine s’est efforcée de mettre en oeuvre l’accord de Genève et désarmer les milices et de chercher une sortie de crise, la Russie “n’a pas levé le petit doigt pour aider”, a-t-il déploré.
“Tant que la Russie suivra la voie des provocations plutôt que d’essayer de résoudre cette question par des moyens pacifiques et (de favoriser) une désescalade, il y aura des conséquences et ces conséquences iront en croissant”, a-t-il prévenu.
Les sept pays industrialisés (G7) ont décidé samedi d’étendre les sanctions contre Moscou. Chacun le fera de la manière choisie et celles de Washington pourraient intervenir dès lundi. Les Européens se retrouveront lundi à Bruxelles, ce qui pourrait déboucher sur l’adoption de sanctions dites de “phase 2”, comme le gel d’actifs et des interdictions de voyage.
Certains hauts responsables de Russie font déjà l’objet de sanctions américaines et européennes, mais le reste de l’économie, déjà affaiblie, paye aussi son tribut à la crise sous forme de fuites massives de capitaux. Ce constat a poussé vendredi l’agence Standard & Poor’s à abaisser la note de la Russie à “BBB-“.
Avec Agences