Bamako, 16 mai – Le Commissaire européen au Développement, Andris Piebalgs, et le directeur du bureau de l’UNESCO à Bamako, Lazare Eloundou Assomo, ont signé aujourd’hui à Tombouctou (Mali) un accord qui permettra de financer la restauration du patrimoine culturel de Tombouctou.
« La reconstruction de ce patrimoine culturel détruit, si cher au Mali, contribuera non seulement à la réconciliation des communautés, mais aussi à la redynamisation du secteur économique de la région par sa valorisation touristique » a déclaré le Commissaire Andris Piebalgs à l’occasion de la cérémonie de signature, qui s’est tenue en présence de Moussa Mara, Premier ministre du Mali, et de Bert Koenders, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef de la Mission Multidimensionnelle Intégrée de Stabilisation des Nations Unies au Mali (MINUSMA), qui apportera l’appui logistique indispensable au projet.
L’objectif du projet de reconstruction du patrimoine malien est de soutenir le gouvernement dans la réhabilitation de son patrimoine culturel et la sauvegarde des manuscrits de la région de Tombouctou, gravement endommagés lors du conflit qu’a connu le pays entre 2012 et 2013. Grâce à un financement de 500 000 euros alloué par l’Union européenne, l’UNESCO coordonnera la reconstruction des mausolées détruits, la réhabilitation des mosquées et bibliothèques privées, les actions de conservation des manuscrits anciens et s’emploiera à promouvoir des activités de formation du personnel local, garant de leur préservation durable.
Quatorze des seize mausolées de Tombouctou inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO ont été détruits par les groupes armés lors du conflit. Quant aux manuscrits anciens du Mali, ils constituent un patrimoine documentaire unique de l’histoire de l’Afrique et de l’humanité, dont les plus anciens remontent au 13e siècle. Lors du conflit, plus de 4 000 manuscrits de l’Institut Ahmed Baba ont été perdus. Une partie de ces manuscrits a été brûlée ou volée, alors que plus de 10 000 autres (sur une collection qui en comptait plus de 40 000) se trouvent dans des conditions de stockage et de conservation critiques. Plus de 300 000 autres manuscrits ont pu été discrètement exfiltrés à Bamako par les communautés elles-mêmes, et se trouvent aujourd’hui dans des conditions de conservation difficiles.
Le projet sera mené en collaboration étroite avec les ministères de la Culture et de l’Education supérieure et de la recherche scientifique du Mali. L’UNESCO veillera à assurer une large participation des communautés concernées.
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