“A l’expiration du délai de convocation au commissariat de Menton ce soir à minuit, Jérôme Kerviel sera considéré en fuite et un mandat d’arrêt européen sera délivré à son encontre dans le respect de la décision de justice le concernant”, informe dans un communiqué le parquet général de la cour d’appel de Paris.
L’ex-trader attendu en France pour purger une peine de prison, a choisi de faire durer le suspense, en refusant de quitter l’Italie en attendant une hypothétique réponse de François Hollande à une demande d’immunité pour de possibles témoins dans son affaire.
Arrivé à quelques dizaines de mètres de la frontière, en bord de mer, tout près de Menton, Jérôme Kerviel, de retour de deux mois et demi d’un parcours pédestre en Italie, s’est arrêté de marcher, pour annoncer sa décision face à une nuée de caméras.
“J’attends côté italien la réponse de François Hollande”, a-t-il dit, ajoutant : “s’ils veulent venir me chercher, qu’ils viennent ” alors qu’il se trouvait tout près de la frontière, à quelques dizaines de mètres du territoire français.
La justice a enjoint à l’ancien courtier de 37 ans, condamné à cinq ans de prison dont trois ferme pour des opérations ayant fait perdre 4,9 milliards d’euros à sa banque, de se présenter avant dimanche soir au commissariat de police de Menton. Samedi, l’avocat de Kerviel, Me David Koubbi, a indiqué que son client avait un délai allant jusqu’à 15h dimanche.
L’Élysée a rappelé que le chef de l’état était “le garant constitutionnel de l’indépendance de l’autorité judiciaire” et qu’à ce titre, il était “attaché au respect des décisions rendues par les juridictions françaises”. Selon une source gouvernementale, l’exécutif n’a pas l’intention de “tomber dans le piège évident tendu par Kerviel et son avocat”.