Européennes. Alain Richardson appelle à un vote blanc !
POUR ST-MARTIN : LE VOTE BLANC LE 24 MAI EST LE MEILLEUR MOYEN DE SE FAIRE ENTENDRE
La démocratie est une belle chose, et toute élection est une occasion d’exprimer son choix mais c’est aussi une opportunité de faire entendre sa voix.
Le samedi 24 Mai est la date des élections européennes. Notre vote doit donc être orienté prioritairement (voir exclusivement) en faveur des intérêts propres de St-Martin dans ses relations avec l’Europe.
A ce jour, notre territoire demeure une Région Ultrapériphérique (RUP) de l’Europe, même si elle est absolument atypique, et même si les autorités françaises continuent à vouloir nous maintenir dans le giron de la RUP Guadeloupe.
Nous sommes une RUP absolument atypique, et cela :
- pas simplement parce que nous sommes la seule à partager une île avec un Pays et Territoire d’Outre-Mer (PTOM – Sint-Maarten) avec en outre une frontière symbolique et fictive,
- pas simplement parce que nous sommes la seule à ne pas faire partie du territoire douanier Européen,
- pas simplement non plus, parce que nous sommes le territoire européen le plus à l’ouest dans l’atlantique,
- pas simplement aussi, parce que nous sommes la seule à avoir une économie pluri monétaire : (Euro et Dollar à la fois),
- etc ….
Mais plutôt parce que :
- nous sommes la seule de toutes les RUP de l’Europe à laquelle le pays d’attache (la France) dénie le droit légitime à bénéficier d’un Programme Opérationnel (PO) propre et spécifique 2014-2020 doté d’un niveau de fonds correspondant à l’importance des handicaps et du retard structurel à rattraper en fonction des critères européens,
- nous demeurons la seule RUP pour qui le pays d’attache (la France) refuse d’entamer des démarches pour qu’elle obtienne un code NUTS-2 propre, (pour rappel le code NUTS – nomenclature des unités territoriales statistiques – est un découpage territorial destiné à faciliter les comparaisons et les évaluations entre territoires; ce code permet aussi d’apprécier le volume de fonds européens dont chaque territoire pourrait prétendre).
Le refus de la France d’accorder à St-Martin son propre Programme Opérationnel 2014-2020 dans les règles de l’art est totalement injustifié et injustifiable. Il en est de même quant au refus, depuis notre passage en collectivité autonome en 2007, de demander un code NUTS pour St-Martin, et ce d’autant plus que d’autres Etats Européens l’ont fait pour leurs dépendances beaucoup plus petites que nous (l’Espagne pour les enclaves de Ceuta et Melila ; la Finlande pour l’archipel d’Aland).
Alors que notre territoire se trouve être lourdement pénalisé par l’application d’une règlementation et de nombreuses normes européennes, une volonté politique de la France à faire valoir au niveau des instances européennes notre réalité, nos «us et coutumes », nos particularismes et les lourds handicaps que crée et que créerait l’application aveugle de toute la réglementation, aurait permis d’obtenir les adaptations et aménagements nécessaires.
Il est manifeste donc que, vis-à-vis de l’Europe, nos difficultés et notre déficit de soutien financier à la hauteur de ce dont nous pourrions légitimement prétendre n’ont d’autres causes que la négligence et le sacrifice de St-Martin par la France au profit d’autres RUP françaises ayant plus de pouvoir de lobbying et représentant plus de poids politique et électoral. La France comme dans de si nombreux domaines continue de sacrifier St-Martin dans ses droits et opportunités vis-à-vis de l’Europe.
Nous devons donc poursuivre notre bataille pour que l’Europe entende plus et mieux notre voix.
Compte tenu de cette réalité, les élections européennes du 24 Mai sont une des rares opportunités pour St-Martin d’attirer l’attention des institutions européennes, de faire entendre sa voix et de faire valoir ses intérêts propres. Pour cela il est indispensable de changer de logiciel politique en sortant complètement du jeu politique classique franco-français et en se libérant des chaines liées aux appartenances et affiliations aux partis politiques nationaux (PS, UMP, FN, etc…). St-Martin n’a rien gagné dans le passé et n’aura rien à gagner encore à faire du suivisme en acceptant de n’être qu’un simple un territoire d’appoint de votes.
Conscient que ce genre d’élection ne mobilise pas l’électorat et n’intéresse que très peu de personnes ici, la reconnaissance officielle désormais du vote blanc comme acte civique et expression politique tant en France qu’en Europe, représente un moyen pour St-Martin de se singulariser et d’attirer l’attention sur ses problématiques. Le vote blanc peut donc être un moyen de sonner l’alarme.
Il serait donc judicieux que les électeurs de St-Martin qui décideront d’aller aux urnes ce samedi 24 Mai utilisent ce nouvel outil d’expression qu’est le VOTE BLANC. Pour utiliser effectivement cet outil d’expression civique mais à forte portée politique il vous suffit de déposer dans l’urne soit une enveloppe vide soit une enveloppe dans laquelle vous auriez au préalable glissé un bulletin blanc (un papier blanc).
Pour notre territoire le statut de RUP ne peut qu’être transitoire, car nos intérêts propres et un développement pérenne (fondé sur l’attractivité et la compétitivité de notre territoire) ne sont pas sécurisés en restant RUP. Mais, en attendant ce changement, œuvrons au mieux en faisant entendre la voix de St-Martin, par le VOTE BLANC.
Alain Richardson
Ancien Président de la Collectivité.