UMP. Juppé-Raffarin-Fillon à la tête de l’UMP, dans la panique, le parti aurait-il oublié ses propres statuts ?
La légalité semble déjà contestable et sera peut être contestée quant au trio formé par Juppé, Raffarin et Fillon à la tête de l’UMP. La prise du pouvoir des trois ténors s’est faite mardi 27 mai, et semble n’avoir respecté aucune des règles contenues dans les statuts du Parti.
Certains cadres de l’UMP s’apprêtent donc à appeler au respect de celles-ci, votées d’ailleurs il y a tout juste un an. Le sujet fera plus que certainement partie de ceux que devra traiter le bureau politique de l’UMP mardi 3 juin prochain.
Les irrégularités, manquements et violations sont nombreux :
• Un ordre du jour bafoué :
L’argument est simple : c’est un bilan des élections européennes qui figurait à l’ordre du jour de ce bureau politique du 27 mai dernier, ainsi qu’un rapport sur la “situation financière et comptable de l’UMP: diagnostic et propositions”. Or, de toute l’évidence, le résultat des européennes est quelque peu passé à la trappe, l’affaire Bygmalion ayant supplanté l’ordre du jour. L’assemblée n’a discuté que de l’avenir de Jean-François Copé, aboutissant ainsi à sa démission. Or, selon l’article 22-1 du règlement intérieur, “l’ordre du jour de la réunion doit figurer dans la demande et ne peut être modifié.”
• Des décisions prises arbitrairement, sans vote :
L’article 23-4 dispose que “le Bureau Politique délibère à la majorité des suffrages exprimés”. Or, suite à la démission de Jean-François Copé, il semble qu’il n’y ait pas eût de vote mardi dernier. Nos trois piliers historiques seraient donc dans un situation “illégale” à la tête du parti.
• Luc Chatel : celui qui aurait du prendre la suite
Le règlement intérieur de l’UMP défini bien les conditions de succession lors d’une telle démission. Luc Chatel, Vice-président délégué du parti, est celui qui “en cas d’empêchement du Président de l’Union”, doit prendre le poste. L’article 24-5 des statuts précise “qu’il en est de même en cas de vacances de la présidence de l’Union jusqu’à l’élection d’un nouveau Président.”
Si l’on respecte le règlement intérieur de l’UMP, Luc Chatel est théoriquement à la tête de l’UMP jusqu’en octobre 2014, date du prochain congrès. Son silence vis à vis de la prise de pouvoir du trio Juppé, Raffarin et Fillon est d’ailleurs assez surprenant.
Ce non-respect des statuts peut théoriquement conduire n’importe qui à l’UMP, à condition d’être à jour de ses cotisations naturellement, à déposer un référé-suspension qui couperait les trois têtes de l’UMP… souhaitons que le parti n’adoptera pas le comportement de la mythologique hydre…