A Mesdames et Messieurs François Hollande, président de la République, et Manuel Valls, Premier ministre.
Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer.
Victorin Lurel, président du Conseil régional de la Guadeloupe, et Jacques Gillot, président du Conseil général de la Guadeloupe.
Ary Chalus, Eric Jalton,Gabrielle Louis-Carabin et Victorin Lurel, députés de la Guadeloupe.
Jacques Cornano, Félix Desplan, et Jacques Gillot, sénateurs de la Guadeloupe.
Daniel Gibbs, député de Saint-Martin et Saint-Barthélémy (relevant de la circonscription sanitaire de Guadeloupe).
Michel Magras, sénateur de Saint-Barthélémy (relevant de la circonscription sanitaire de Guadeloupe).
C’est un archipel où les atteintes cardiovasculaires tuent plus que le cancer. C’est un territoire où plus de 10 % de la surface agricole utile est durablement contaminée par un pesticide, le chlordécone, dont toutes les études épidémiologiques ont démontré le caractère éminemment carcinogène.
Sur cette portion pluri-insulaire du monde, brassages de population et métissages de l’Histoire ont aussi laissé libre cours à des pathologies d’origine génétique (drépanocytose, hypertension artérielle, diabète), au point que la Guadeloupe déplore, chaque année, selon les chiffres officiels, 763 décès annuels des suites d’une affection cardio-vasculaire et 616 décès annuels (368 hommes et 248 femmes) des suites d’un cancer !
Dans sa grande générosité égalitaire de principe, la République avait prévu de doter la Guadeloupe d’un tomoscintigraphe par émission de positons (TEPScan), inscrit aux Plans Cancer I et II et à l’actuel Plan Cancer III : il n’en est toujours rien, alors que l’indispensable utilité de cet équipement d’imagerie médicale n’est plus à démontrer dans la détection et le suivi des maladies à fort taux de morbidité qui endolorissent et endeuillent nos familles.
Tous nos malades ne sont pas en mesure de prendre l’avion ou de pratiquer la fuite médicale pour subir un TEPScan à 8.000 kilomètres de leur lieu de vie, au moment même où l’affection de leurs proches leur est la plus nécessaire.
Région d’outre-mer pourtant exonérée de la contamination par le chlordécone, La Réunion dispose déjà d’une caméra TEP (et une deuxième y est en voie d’autorisation) ainsi que d’un cyclotron exploité par un Groupement d’intérêt public regroupant CHU de La Réunion et Université de La Réunion, comme cela pourrait être le cas pour la Faculté des sciences, implantée en Guadeloupe, de l’encore Université des Antilles et de la Guyane.
Mais, à la générosité républicaine de principe s’oppose toujours l’enveloppe budgétaire des 15 à 20 millions d’euros nécessaires et l’inertie de gouvernements et d’élus, finalement peu soucieux de la bonne prise en charge de nos pathologies et donc de l’avenir à long terme de 400.000 insulaires.