Quelques jours après avoir quitté la Préfecture de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin où il occupait les fonctions de secrétaire général depuis plusieurs années, Afif Lazrak a pris possession de ses nouvelles fonctions dans le Lot, en tant que sous-préfet de l’arrondissement de Gourdon.
Après 6 années dans les Outre-mer, entre la Nouvelle Calédonie et Saint-Martin, Afif Lazrak ne boude pas son plaisir de retrouver la métropole et ses mécaniques sans doute plus “académiques”.
Peu de temps avant de nous quitter, Monsieur Lazrak nous avait confié qu’il voyait dans sa nouvelle nomination la reconnaissance du Gouvernement de la qualité des trajectoires effectuées hors de l’hexagone : “C’est la preuve que Saint-Martin peut être un élément de carrière reconnu.”
Localement, et sans jugement qualitatif de l’action du secrétaire général qu’il était, il est évident que Monsieur Lazrak rejoindra la liste froide des fonctionnaires de l’état qui auront occupé les locaux au sommet du Fort Louis. Parvenir à prendre la dimension de Saint-Martin, à accepter sa complexité, l’inadéquation de ses modèles sociaux vis à vis d’un relatif standard métropolitain prend du temps. Ici, la vie se poursuivra, de nouvelles têtes apparaitront… et disparaitront. Ce n’est en fait que lorsque l’on accepte de ce décaler de cette valse au rythme relativement lent pour prendre une échelle encore plus vaste que l’on parvient à lire ou interpréter sur un peu plus de 50 ans qu’elle a été la potentielle volonté de l’état localement.
3 années, cela reste très courts et ces départs sont une véritable fuite de compétences en cours d’acquisition. Chaque nouveau fonctionnaire ou haut-fonctionnaire, malgré une feuille de route et des informations riches sur ce qu’est Saint-Martin se retrouve confronté à ce que “les services” ont eu même du mal à cerner : les spécificités saint-martinoises, celles qui font que l’on ne peut faire entrer un triangle dans un hexagone sans en raboter les coins ou en multiplier les côtés, celles qui font que les mots colonialisme et génocide par substitution sont encore dans de nombreuses bouches.
Bon vent Monsieur le Sous-Préfet et remerciements pour la qualité des échanges que vous nous avez accordés.