« Les Terrains sur les 50 pas géométriques vont être régularisés »… Voilà ce que l’on pouvait lire en gros titre des journaux et autres quotidiens Saint-Martinois en septembre 2009. Etait-ce une réelle volonté affichée par l’ancienne majorité ou simplement un «détournement d’attention des occupants sans titres» ?
A la suite de l’article paru dans la presse le 4 juillet dernier, de nombreuses conversations et discussions ont repris les éléments publiés par le journal sur la gestion (plutôt la Non-gestion) du dossier des 50 pas géométriques dans notre territoire.
Jusqu’à aujourd’hui encore, cet article suscite une avalanche de questions et d’inquiétudes auprès d’une bonne partie de la population et auprès de centaines de familles saint-martinoises concernées.
Après que j’ai moi-même interpellé à plusieurs occasions l’Ex-président Richardson, les membres de la majorité des RRR et enfin l’actuelle Présidente Madame Aline Hanson sur cette sensible et délicate affaire, je me vois obligé de dénoncer la lenteur et le manque de respect ahurissant avec lesquels ce dossier est pris en charge et géré par les instances politiques et administratives de notre collectivité.
Je rappelle que dans le courant de l’année 2013, Madame la Présidente a installé une commission destinée à prendre en charge les dossiers litigieux de nombreuses familles saint-martinoises qui attendent une régularisation de leur situation dans le cadre de l’épineux et « embarrassant » problème des 50 Pas Géométriques auxquels ils sont confrontés depuis des années. Cette commission, je tiens à ce que la population sache, je l’ai appelé de mes vœux dans plusieurs de mes différents échanges et interventions à l’occasion des réunions du Conseil territorial, dans d’autres circonstances, et ce, depuis 2012.
Je rappelle également mais cette fois, à tous les membres élus du Conseil Territorial et à l’ensemble des agents et techniciens de l’appareil administratif de l’Etat et de la COM (comme-si il en était besoin), que ces saint-martinoises et ces saint-martinois qui sont aujourd’hui les « laissés-pour-compte » du processus de régularisation qui a été mise en place depuis 2009, ne sont pas de gros propriétaires terriens, ils n’ont rien d’autre à léguer à leurs descendants si ce n’est ce petit bout de terre qu’ils occupent (pour la plus-part, depuis la naissance).
Ces familles qui sont désœuvrées en grande partie, est-il juste qu’elles payent deux fois la même parcelle ? Peuvent-elles débourser 30 ou 39 euros le M², quand d’autres se sont vus « offrir » des parcelles pour 1 franc symbolique le M², dans le passé?
S’il est vrai que la zone des 50 pas concerne une bande de terre de 81,20 mètres seulement, pourquoi est-il si difficile de régulariser les parcelles de St-James alors que l’eau du lagon s’est retirée de là il y a bien longtemps ?
A Madame la Présidente, à tous mes collègues du Conseil territorial, à tous les administratifs et agents, je leurs dis que la question des 50 pas géométriques n’est pas simplement une question de droit et de litige théorique entre des familles de particuliers et la toute puissance publique étatique. Il s’agit d’avantage d’une question de qualité de vie voire de survie dans bien des cas pour certaines familles saint-martinoises qui sont maintenues dans un état de précarité à la fois foncière, économique et sociale.
Pire, c’est une injure aux droits de l’homme qui participe à une nouvelle forme de discrimination que notre collectivité ne peut en aucun cas laisser prospérer.
La situation de ces familles saint-martinoises me préoccupe et j’ai toujours souhaité qu’une solution « gagnant-gagnant » soit trouvée… On parle de plus de 800 dossiers en souffrance !!!
Est-il vrai que la seule réponse efficace à cet épineux dossier soit d’annoncer que la Collectivité entende « réunir plus souvent la commission en charge de cette question » ???
Madame la présidente ! Est-ce vraiment la seule ?
Allez ! Un peu de courage et beaucoup d’audace de votre part ! Cela ferait beaucoup de bien au peuple saint-martinois qui dans certaines circonstances, le mérite bien.
Jules Charville