UNESCO. Un Plan d’action d’intervention d’urgence pour sauvegarder le patrimoine iraquien
Paris, 17 juillet – L’UNESCO a organisé aujourd’hui une réunion de consultation avec des experts iraquiens et internationaux du patrimoine culturel et a approuvé un plan d’action d’intervention d’urgence pour sauvegarder le patrimoine culturel iraquien qui est riche et varié.
Le Plan d’action vise à assurer la coopération de tous les acteurs concernés, notamment les organisations nationales et internationales, le personnel humanitaire sur le terrain, les marchands d’art, les musées internationaux et les autorités de police pour sauvegarder le patrimoine iraquien.
Les participants ont évoqué les menaces qui pèsent sur le patrimoine iraquien : qu’il s’agisse des dommages causés par le conflit armé, des destructions délibérées, des fouilles illicites de sites archéologiques ou du trafic illicite de biens, provenant des collections des musées ou de fouilles sauvages. Ils ont aussi exprimé leur inquiétude pour les riches bibliothèques et les collections de manuscrits du pays. Les experts ont toutefois souligné les nombreuses lacunes dans l’information disponible qui ne permettent pas de dresser un inventaire complet de l’état de conservation du patrimoine culturel iraquien.
Le Plan d’action vise également à assurer la mise en œuvre des accords internationaux sur la protection du patrimoine culturel, notamment la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et ses protocoles, la Convention de l’UNESCO de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriétés illicites des biens culturels, la Convention du patrimoine mondial de 1972. Il entend aussi faire appliquer l’interdiction du trafic des biens culturels prévue dans la Résolution 1483 du Conseil de sécurité des Nations Unies (2003).
Le Plan d’action préconise par ailleurs un suivi attentif de l’état de conservation du patrimoine et la formation de conservateurs professionnels ainsi que d’un soutien au personnel en place pour prendre des mesures d’urgence en vue d’un éventuel transfert du patrimoine mobile, notamment des bibliothèques.
Cette réunion d’urgence a été convoquée à l’initiative de la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, dans un contexte marqué par une augmentation de la violence et de l’instabilité dans le pays. Irina Bokova a expliqué que « les préoccupations humanitaires et sécuritaires sont indissociables de la culture. La protection de la vie des personnes va de pair avec la sauvegarde de leur patrimoine culturel et de leur identité », a-t-elle déclaré tout en assurant que « l’UNESCO continuerait à mobiliser l’Organisation des Nations Unies et toute la communauté internationale en vue de sauvegarder le patrimoine culturel iraquien, en mettant l’accent sur la lutte contre le trafic illicite des biens culturels ».
Présidée par Kishore Rao, Directeur du Centre du patrimoine mondial et Sous-Directeur de l’UNESCO par intérim pour la culture, la réunion a rassemblé des experts iraquiens et des représentants du Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM), du Conseil international des musées (ICOM), du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires et d’institutions (IFLA), d’Interpol, du Bouclier bleu et de l’UNESCO.
György Busztin, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Iraq, s’est adressé aux participants par téléphone depuis Bagdad et a apporté son soutien au Plan d’action en déclarant que « la préservation du patrimoine culturel contribuera à un avenir meilleur et pacifique pour le pays ».