Internet : Quand Google affirme que les requins deviennent une menace
L’homme estime que le requin est dangereux et néfaste jusqu’au point d’organiser la mise à mort radicale de celui-ci dans certaines régions du globe.
La mauvaise réputation de cet animal incroyable trouve sur la toile depuis quelques jours une nouvelle “confirmation” du danger que représentent ceux-ci sur la planète. Google aurait annoncé qu’il allait investir dans le renforcement des câbles sous-marins de fibres optiques qui assurent les connexions data (Internet, téléphonie, télévision) entre les continents.
Google explique qu’après les avalanches sous-marines et le chalutage en eau très profondes, le requin est la troisième cause des problèmes de rupture des câbles transcontinentaux.
Il est vrai que fort de ces 160 000 kilomètres de câbles sous-marins, Google se base sur les retours de ces équipes techniques et des dysfonctionnements auxquels ils doivent répondre rapidement et trouver des parades.
En même temps, Google affirme vouloir lancer un nouveau câble entre le Japon et les USA, baptisé “Faster”. Ce câble sous-marin de 9000 kilomètres sera en fibre optique bien sur mais entouré de kevlar pour le protéger des attaques de requins dit-il, avec une capacité de transfert inégalée de 60 térabits par seconde.
De là que cet effet d’annonce du requin mangeur d’internet soit motivé par ce projet, il n’y a pas loin.
La vraie problématique à laquelle les opérateurs du monde entier sont confrontés est plutôt du coté des équipements actifs.
Le réseau Internet s’est développé à vitesse grand V ces 5 dernières années. Malheureusement, les fondations même du réseau mondial ne sont plus vraiment dimensionnées pour supporter les multiplication des “routes” sur lesquelles transitent les informations.
Le problème est ce qu’on appelle “la table de routage du Net” qui a atteint une taille limite que de vieux routeurs ne savent pas dépasser.
La semaine dernière, durant quelques jours, on a passé le cap des 512 000 routes différentes avec pour résultat, une baisse significative du débit sur certaines parties de la toile. Spécialiste de la supervision des réseaux IP, Renesys avait déclaré que “le nombre maximum de routes supportées par certains équipements actifs vieillissant dans leur configuration par défaut avait été atteintes”. C’est le cas, par exemple, de certains modèles de routeurs et switchs Cisco.
Les grosses modifications sur le routage qui a posé problème la semaine dernière venaient de deux réseaux gérés par Verizon. Après compréhension du souci, ils ont modifié les tables de routage pour redescendre en dessous du seuil de 512 000 entrées.
Le problème est loin d’être réglé précise Andree Toonk : La table de routage Internet va continuer à grossir organiquement et nous atteindrons bientôt de nouveau la limite de 512 000.
Reste que Cisco avait depuis longtemps alerté les professionnels du problème, soulignant que le nombre de chemins avait doublés depuis 2008. Tous les acteurs concernés savent donc quoi faire pour y remédier.
Bref, ce petit explicatif pour démontrer si-nécessaire, qu’avant que les requins ne détruisent le réseau mondial, bien d’autres causes plus complexes risquent d’être de vrais problèmes bien plus sérieux que quelques pannes de câbles abîmés par des squales. Si l’on pouvait un peu arrêter de vouloir absolument empêcher la nature de vivre dans son environnement sous des prétextes économiques, technologiques ou autres, de faire passer des messages négatifs sur une espèce “nuisible” donnant l’argumentation à des chasseurs du dimanche de s’offrir quelques trophées la planète s’en porterait bien mieux. C’était mon message du dimanche soir !
Pour ceux qui doutent sur le coté “non, je ne mange pas tout”, regardez la vidéo ci-dessous de notre amie Agnès..
A vous de juger !
A STORY OF SHARKS…by Agnès Etchegoyen from agnes etchegoyen on Vimeo.