Santé – Le Traitement médical de l’obésité grâce au “ballon intra-gastrique”
Une nouvelle technique révolutionnaire
Directement influencée par la proximité des Etats-Unis et de ses mauvaises habitudes alimentaires, Saint-Martin est particulièrement touchée par un nouveau fléau, l’obésité. Le docteur Rémy ROMNEY, gastroentérologue, propose une nouvelle prise en charge médicale de cette affection : La pose d’un ballon intra gastrique.
Originaire de Saint-Martin, le docteur Rémy ROMNEY se rend compte à chaque visite de l’ampleur du désastre, l’obésité touchant des patients de plus en plus jeunes. « Les habitudes alimentaires sont devenues inquiétantes, dès l’enfance. L’obésité morbide (indice de masse corporelle IMC supérieure à 40) doit être prise en charge », explique le médecin. Il mène d’ailleurs un projet de prise en charge médicale de l’obésité à Saint-Martin.
Cette maladie que représente l’obésité entraîne de nombreux facteurs de co-morbidités graves : hypertension artérielle, diabète, douleurs articulaires, syndrome d’apnée du sommeil… D’où l’importance de perdre du poids. « En réduisant la masse corporelle des patients obèses de 10 à 15%, on diminue voire on arrête les traitements de l’hypertension ou du diabète ; c’est vous dire le rôle néfaste de l’obésité », précise t-il.
Le docteur ROMNEY propose actuellement une alternative médicale à l’anneau gastrique, à la sleeve et au by-pass (techniques chirurgicales) : la pose d’un ballon dans l’estomac.
Le ballon intra gastrique
“Le ballon est une technique médicale (pas de cicatrice) plus douce, qui n’entraîne que parfois des désagréments minimes les premiers jours, et quasiment aucune complication. C’est aujourd’hui le meilleur effet starter dans l’amorce d’un amaigrissement. Le ballon est introduit dans l’estomac lors d’une fibroscopie gastrique, gonflé à l’air ou eu sérum salé, reste en place 6 mois, il est ensuite enlevé par la même technique. Il occupe 1/3 du volume de l’estomac, réduisant donc le bol alimentaire, il appuie sur les parois de l’estomac et entraîne une impression de satiété permanente : comme les patients n’ont plus faim et qu’ils mangent moins : ils perdent rapidement du poids.” ajoute le docteur ROMNEY.
Ce ballon a été au départ développé pour les grands obèses (IMC supérieure 50), mais il s’adresse aussi aujourd’hui aux patients en surcharge pondérale (IMC de 25 à 30), aux obésités modérées (IMC de 30 à 40) et aux obésité morbides (IMC supérieure à 40).
Pendant les 6 mois de pose du ballon, les patients doivent changer leurs habitudes alimentaires. “Le ballon sert de régulateur et de garde fou et rappelle le patient à l’ordre lorsqu’il ne suit pas les recommandations du médecin.”
La pose du ballon ne dure pas plus de 10 minutes, elle est réalisée sous anesthésie générale légère comme pour une simple fibroscopie gastrique.
Pour réaliser un travail complet avec le patient, le médecin peut s’entourer d’une équipe constituée d’un psychologue, d’un diététicien, et d’un entraîneur physique. Le patient est donc pris en charge et bien encadré tout au long de sa démarche, avec une période de stabilisation et un suivi post ballon.
Alternative à l’anneau, le ballon intra-gastrique est redoutablement efficace dans le traitement de l’obésité. En six mois, perdez jusqu’à 80 kg !
Un peu plus gros qu’une balle de tennis, le ballon intra-gastrique rempli d’air ou d’eau s’installe dans l’estomac lors d’une fibroscopie et engendre une sensation de satiété. Le patient a moins faim, se nourrit en quantités plus raisonnables et donc perd du poids. En moyenne entre 15 à 30 kg, pouvant aller jusqu’à 80 kg. Attention, le ballon n’est pas magique ! “Certaines patientes (la plupart de mes patients sont des femmes) redécouvrent le goût des aliments grâce au ballon qui les aide à privilégier la qualité plutôt que la quantité”, témoigne le Dr Rémy ROMNEY, gastro-entérologue originaire de Saint Martin. Le ballon est donc une aide précieuse à la perte de poids en permettant de rééduquer les patients, pas un remède miracle.
Anneau , Sleeve ou ballon ?
Comme l’anneau, le ballon s’adresse aux personnes présentant une obésité sévère dite « morbide » c’est-à-dire un excédent de poids variant entre 20 et 40 kg, mais aussi aux patients présentant un surpoids. « C’est aux patients de choisir s’ils préfèrent la technique du ballon qui se retire au bout de six mois, l’anneau qui se garde à vie ou la sleeve qui est une technique lourde et irréversible» explique le Dr ROMNEY.
La pose du ballon est une technique médicale moins lourde : en une dizaine de minutes, sous anesthésie générale, le ballon est inséré vide par la bouche puis l’œsophage, avant d’être gonflé dans l’estomac sous contrôle endoscopique. C’est aussi une solution pour les patients dont l’obésité contre-indique une anesthésie importante
Docteur ROMNEY
en Guadeloupe au 0590261948 – romney@cabinetgastro.com
ou à Anguille : Hughes Medical Centre : 264-497-3053 : http://hughesmedical.com/
L’obésité en chiffres
La dernière enquête nationale réalisée en 2003 par l’Institut Roche de l’Obésité avec la Sofres, révèle que l’obésité et le surpoids continuent de progresser en France depuis 1997. La proportion des personnes en surpoids ou obèses a progressé de 36,7% à 41,6% entre 1997 et 2003, soit une augmentation de 13%. Sur la même période, les Français ont grossi de 1,7 kg, et l’obésité massive (ou dite morbide) a doublé.
Dix neuf pourcent des enfants français sont touchés par l’obésité ou le surpoids. Après 65 ans, la prévalence de l’obésité est la même chez les hommes comme chez les femmes (autour de 15%). La France compte plus de 5,3 millions de personnes adultes obèses et 14,4 millions de personnes en surpoids (Enquête emploi Insee 2002, personnes âgées de 15 ans et plus).
L’obésité est un problème de santé publique et touche toutes les tranches d’âge et toutes les professions. Dans le monde, l’obésité est considérée comme une épidémie par l’OMS (Organisation mondiale de la santé). 300 millions d’adultes sont en surcharge pondérale et, pour la majeure partie d’entre eux, souffrent de pathologies liées à leur poids. Le tiers des personnes en surpoids vivent dans les pays en voie de développement.
L’obésité « morbide » est à l’origine de plus de 50 000 décès par an en France, selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale pour la Santé 9 fois plus que les victimes de la route.