Réchauffement climatique – Publication du Volume 4 du GIEC, l’Outremer va connaître une augmentation de température significative
GIEC et expertise climatique
Le développement des connaissances dans le domaine du climat relève de nombreuses disciplines s’appuyant principalement sur les processus d’observation, de description, de compréhension , de représentation, de modélisation et de projection.
Différentes communautés de chercheurs : météorologues, océanographes, glaciologues, mathématiciens, hydrologues, géographes, sociologues, économistes, etc. contribuent à développer des connaissances en matière de changement climatique.
Depuis plus de 25 ans, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) évalue l’état des connaissances pour envisager des stratégies d’atténuation et d’adaptation. Il travaille à favoriser une réponse de la communauté scientifique la plus internationale, la plus objective et la plus transparente possible.
En France, de nombreuses équipes de recherche travaillent sur ces sujets, impliquant plusieurs centaines de scientifiques. Parmi ceux-ci, une trentaine de chercheurs consacrent une partie de leur temps à la revue des connaissances organisées par le GIEC.
Le relais entre le GIEC et les États s’effectue par l’intermédiaire d’un point focal national, fonction assurée par l’ONERC depuis 2001.
Changements de température et précipitations dans les régions d’outre-mer
Aux Antilles, le changement de température au cours du XXIe siècle (en moyenne annuelle) est généralement moins marqué que sur la métropole. Durant la première moitié du siècle, l’écart de température par rapport à la référence 1976-2005 est similaire pour les trois scénarios RCP, qui montrent une augmentation de la température entre 0,8 et 1,2 °C à l’horizon 2050. Les écarts entre les scénarios se creusent durant la seconde moitié du siècle. Le scénario RCP2.6 montre une stabilisation de l’évolution de la température, dont l’anomalie se maintient à 0,7 °C en 2100. Le scénario RCP4.5 montre quant à lui un écart de température par rapport à la référence à hauteur de 1,4 °C en 2100. Cette hausse est plus marquée pour le scénario RCP8.5, avec une anomalie de 3 à 3,5 °C d’ici 2100.
Concernant l’évolution des précipitations, les résultats mettent généralement en évidence une diminution en moyenne annuelle, allant jusqu’à 0,3 mm/jour de moins que la référence en 2100. Ce diagnostic montre le changement moyen toutes saisons confondues, mais l’évolution est plus marquée si l’on sépare saison sèche et saison humide. En particulier, la diminution des précipitations est plus importante en saison sèche. De la même manière, la saison humide voit plutôt une légère augmentation du taux de précipitations (non montré).
Ces évolutions de température et précipitations projetées pour le XXIe siècle sont comparables pour toutes les régions d’outre-mer. Des informations cartographiées pour chaque région sont disponibles sur le portail DRIAS.
Impact sur l’activité cyclonique
Cette section vise à fournir quelques conclusions concernant l’évolution de l’activité cyclonique au cours du XXIe siècle, en terme de fréquence d’occurrence et d’intensité. Elle s’appuie sur l’expertise figurant dans les chapitres 11 et 14 du volume 1 du 5e rapport du GIEC.
Il en ressort qu’un faible degré de confiance est accordé à l’évolution des fréquences d’occurrence des cyclones tropicaux pour la première moitié du XXIe siècle à l’échelle des bassins océaniques, suite au faible nombre d’études sur certains bassins, mais surtout à cause de l’incertitude liée à la variabilité interne à cet horizon. Toutefois, à cette échéance, les premières études mettent en évidence une augmentation de l’intensité des cyclones dans le bassin Nord-Atlantique (Knutson et al., 2013 ; Villarini and Vecchi, 2013) et une augmentation de la fréquence des cyclones de catégories 4 et 5 dans les bassins Nord-Atlantique (Knutson et al., 2013) et Pacifique Sud-Ouest (Leslie et al., 2007).
En fin de siècle, il est probable (c’est à dire avec une probabilité supérieure à 66 %) que la fréquence globale des cyclones tropicaux diminuera ou restera la même (Knutson et al., 2010).
Les précipitations moyennes et la vitesse moyenne du vent maximal associées aux cyclones tropicaux augmenteront probablement.
(extrait de “Le climat de la France au XXIe siècle, Volume 4 – Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer)