Le SNPL, le syndicat de pilotes majoritaire chez Air France, a annoncé dimanche qu’il levait son mouvement de grève, entamé il y a quatorze jours, un record dans l’histoire de la compagnie, malgré l’échec de nouvelles discussions dans la nuit.
“Les conditions du dialogue social ne sont aujourd’hui pas réunies, nous avons décidé de prendre nos responsabilités en levant le mouvement de grève”, a affirmé le porte-parole du syndicat, Guillaume Schmid, disant vouloir “poursuivre les discussions dans un cadre plus serein”.
Une nouvelle négociation, débutée samedi soir entre la direction et les pilotes et qui s’est achevée dans la nuit, avait pourtant “abouti à un texte qui ne nous convient pas”, a-t-il précisé.
Les pilotes sont en grève depuis deux semaines pour obtenir un contrat unique pour les pilotes d’Air France et de Transavia, la filiale low cost du groupe, devenue un enjeu stratégique.
“On avait fait des concessions sur les conditions de travail mais ce qu’on voulait, c’était que tout le monde conserve un contrat Air France car on voulait pouvoir maîtriser un même groupe de pilotes”, a déclaré Guillaume Schmidt.
Or la direction n’a pas cédé sur ce point, proposant, selon le SNPL, “un texte non satisfaisant, avec des doubles contrats, qui aurait été une usine à gaz”.
Sans contrat unique, les pilotes craignent de voir fondre les avantages du statut Air France au profit du statut Transavia, moins généreux.
La grève des pilotes aura été la plus longue jamais connue par le groupe Air France-KLM, détenu à 16% par l’État. Au cours des derniers jours, le gouvernement était monté plusieurs fois au créneau pour tenter de faire cesser le mouvement.
La compagnie a, elle, alerté sur sa situation devenue “extrêmement délicate”, chaque jour de grève lui faisant perdre “20 millions d’euros”.
Les professionnels du secteur (aéroports, voyagistes, etc.) ont eux souligné que cette grève était “catastrophique pour le secteur aérien français”.