CEROM – Estimation du PIB par habitant de Saint-Martin
Dans le cadre du partenariat CEROM, l’Insee, l’AFD et l’IEDOM ont publié le 21 octobre 2014 une note portant sur l’estimation du PIB par habitant de Saint-Martin. A l’instar de la dernière estimation publiée en 2005 sur la base des données datant de 1999, cette nouvelle estimation porte sur les données disponibles de l’année 2010.
Ce document de 8 pages présente les deux approches méthodologiques utilisées pour l’estimation du PIB par habitant. Il dresse une synthèse de l’évolution économique des secteurs clés de la collectivité entre 1999 et 2010 et rappelle le rôle de la Collectivité dans le développement de l’île.
Entre 1999 et 2010, le PIB par habitant de Saint-Martin reste stable compte tenu de la forte croissance démographique. Il est estimé à 14 700 €1 en 2010 contre 14 500 € en 1999. En 2010, la collectivité compte près de 37 000 habitants, la population ayant augmenté de 2,1 % en moyenne chaque année depuis 1999, soit plus de 7 800 habitants supplémentaires.
Le secteur touristique, moteur de l’évolution économique des deux côtés de l’île a globalement progressé sur la période. Toutefois, les difficultés pour la partie française à capter les retombées générées par la fréquentation de l’île demeurent. Le secteur du BTP, second pilier de l’économie de la collectivité, a été porté jusqu’en 2008 par la croissance démographique, en dépit de la forte concurrence en partie néerlandaise. Depuis 2009, et en lien avec la crise, l’activité du secteur reste déprimée. Les difficultés du secteur du tourisme et l’atonie du secteur du BTP se reflètent ainsi dans l’évolution contenue du PIB par habitant.
Le changement statutaire de Saint-Martin s’est opéré en 2007, dans un contexte financier difficile, la commune ayant alors été placée sous la tutelle de la Chambre régionale des Comptes qui proposait diverses mesures de redressement. La dégradation des comptes, qui remonte au début des années 1990, explique pour partie la faible progression du PIB par habitant sur la période 1999-2010, les marges de manoeuvre de la Collectivité pour relancer l’économie ayant été alors limitées.
Le PIB par habitant de Saint-Martin en 2010 est inférieur à celui de la moyenne pour la France entière (29 905 € en 2010) et à celui observé en Guadeloupe (18 919 €) et à Sint Maarten (16 018 €). Il est proche de celui observé en Guyane, à Anguilla et à la Barbade et se classe parmi les dix PIB par habitant les plus élevés de la zone Caraïbe.
Le projet Comptes économiques rapides pour l’Outre-mer (CEROM) est né en 2003 sous l’impulsion de sept institutions – l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), l’Agence Française de Développement (AFD), l’Institut d’Emission des Départements d’Outre-mer (IEDOM), l’Institut d’Emission d’Outre-mer (IEOM), l’Institut de Statistique de Polynésie française (ISPF), le Service du Plan et de la Prévision Economique de Polynésie française (SPPE) (aujourd’hui dissous), l’Institut de la Statistique et des Etudes Economiques de Nouvelle-Calédonie (ISEE).
Il a pour objectifs l’élaboration des comptes rapides, la modélisation de l’évolution des économies et la publication d’analyses macro-économiques ou thématiques sur les départements et collectivités d’Outre-mer.