Gonzalo aurait-il pu nous apporter Ebola aux Antilles depuis l’Afrique ?
C’est en substance une question qui nous a été posée par un lecteur : est ce que ces masses d’air venues d’Afrique, les évènements cycloniques, sont susceptibles de véhiculer le virus Ebola au point de l’importer dans les Antilles ? Preuve que la crainte est là, que la carence d’informations laisse volontiers place à la psychose et que celle-ci ne contribuera pas à redorer l’image de Saint-Martin qui s’est déjà offerte cette année le Chikungunya, quelques émissions de télé pourries, Gonzalo et une braquage homérique… et pourtant.
Il faut dire que la transmission virale par les vents est une réalité comme l’atteste le cas de la maladie de Kawasaki. Celle-ci touche chaque année 12.000 enfants au Japon et environ 4.000 aux Etats-Unis. Il aura fallu 50 ans aux chercheurs pour identifier la cause de la transmission de cette maladie virale au delà du Pacifique : le vent.
Dès 2012, un intéressant article publié par Science et Avenir mettait en évidence l’étrange corrélation entre deux courbes : celles du nombre de cas d’enfants touchés au USA et celle de la force des vents venus du Japon vers les USA.
Aujourd’hui, ces chercheurs en sont quasiment convaincus, le virus Kawasaki se propage de façon saisonnière aux Etats Unis grâce au vent qui transportent une levure, levure qui abrite le virus.
Qu’en est-il d’Ebola ?
Son cas est différent, le virus ne trouve pas refuge dans une levure qui se baladerait au gré du vent…
La transmission du virus Ebola est (presque) parfaitement identifiée par l’OMS :
Il se propage ensuite par transmission interhumaine, à la suite de contacts directs (peau lésée ou muqueuses) avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées, ou avec des surfaces et des matériaux (par exemple, linge de lit, vêtements) qui ont été contaminés par ce type de liquides.
Des agents de santé se sont souvent infectés en traitant des cas suspects ou confirmés de maladie à virus Ebola. Cela s’est produit lors de contacts étroits avec les patients, lorsque les précautions anti-infectieuses n’ont pas été strictement appliquées.
Les rites funéraires au cours desquels les parents et amis du défunt sont en contact direct avec la dépouille peuvent également jouer un rôle dans la transmission du virus Ebola.
Les sujets atteints restent contagieux tant que le virus est présent dans leur sang et leurs liquides biologiques, y compris le sperme et le lait maternel. Le sperme peut continuer de transmettre le virus jusqu’à sept semaines après la guérison clinique.”
Le risque de transmission du virus par un hôte véhiculé par delà l’Atlantique jusque chez nous est donc nul, point de chimpanzés, de gorilles, de chauves-souris frugivores, de singes, d’antilopes des bois ou de porcs-épics importés par Gonzalo.