Alain RICHARDSON, le retour : “I did no crime yet I served the time!”
“Je n’ai commis aucun crime mais j’ai servi la peine.”
12 Avril 2013 au 13 Octobre 2014, voilà mes 18 mois de purgatoire politique servis (démission et période d’inéligibilité). Au terme de cette période un constat s’impose : ces sanctions injustes et politiquement motivées se sont révélées profondément dommageables pour ST-MARTIN.
Ma traversée du désert politique est finie, mais malheureusement force est de constater que par manque de loyauté et de fidélité aux valeurs et principes, aux engagements pris et aux politiques et réformes indispensables, de la part de l’exécutif qui m’a succédé, la situation du territoire s’est profondément dégradée en un temps record et la traversée du désert de ST-MARTIN et de sa population est très loin de prendre fin.
Au cours de ces 18 mois je n’ai volontairement pris la parole que très, très rarement (vœux pour 2014, position lors des élections Européennes), désormais, je reprends toute ma liberté de parole.
Compte tenu du mandat démocratiquement obtenu le 28 mars 2012 de la population avec 57% des voix (une sanction administrative ne pouvant jamais anéantir un engagement politique), des obligations et de la confiance qu’il emporte, des fonctions que j’ai exercées, j’ai une obligation politique et morale (même sans être un élu désormais) de me battre pour infléchir les choses et tenter de faire respecter les engagements pris devant la population. Ce combat je dois le mener y compris malheureusement aujourd’hui contre certains à la tête de l’actuelle majorité qui au cours de ces 18 mois ont tourné le dos à la méthode de gouvernance que j’ai instaurée, à l’indispensable rigueur que j’ai établie ; à l’autorité, au volontarisme et à la transparence que j’ai démontrées ; à la combativité dont j’ai fait preuve et surtout au respect de la « feuille route de la mandature » (véritable programmation de nos engagements) que j’ai fait dresser au 3ème trimestre 2012.
Au cours de cette période non seulement ai-je servi la peine décidé par l’Etat français (le Conseil d’Etat), mais une double peine m’a été infligée par certains de ceux que j’ai permis d’être aujourd’hui au pouvoir et à la tête de cette collectivité.
Au cours de ces 18 mois, jamais je n’ai été ni consulté, ni sollicité, ni associé, ni tenu informé et même pas contacté par celle que j’ai fait élire pour prendre ma succession à la tête de cette Collectivité. En un mot j’ai été totalement écarté. Pourtant suite au prononcé de la décision politique du Conseil d’Etat j’ai garanti à ce territoire une transition rapide et dépassionnée.
Malgré ce constat dur mais réaliste, je souhaite témoigner publiquement aux élus de base de la majorité tout mon soutien, toute ma sympathie mais aussi je souhaite reconnaitre que malgré tout, ils ont un désir et une volonté réels de faire bouger les choses dans le bon sens, à condition que l’on veuille bien les consulter, les écouter, les associer et leur donner les moyens. Aujourd’hui je leur dit que le véritable pouvoir politique est entre leurs mains.
Les dernières élections sénatoriales ont démontré l’immense malaise au sein de la majorité et surtout le mépris envers les élus de base d’un tout petit noyau qui s’est accaparé du pouvoir.
Aujourd’hui c’est avec regret et agacement que je constate que le message de désarroi et l’appel à plus de considération et de respect pour les élus de base, que la candidature et le fort soutien obtenu par la candidature Gros-Désormeaux (suppléant Questel) aux sénatoriales emportaient, n’a toujours pas été entendu par l’exécutif. Malheureusement se sont les « punitions » et sanctions qui pleuvent (coupure des lignes de téléphone mobile de fonction des 2 élus, candidat et suppléante, exclusion de la délégation partie représenter ST-MARTIN en République Dominicaine (pour le mandataire financier du candidat), consignes données d’exclure de tout déplacement et ou représentation pour les 2 élus candidat et suppléant (Gros-Désormeaux et Questel), projet de retirer à M Gros-Désormeaux son mandat de représentation de le Collectivité au Conseil d’administration de la SEMSAMAR.
Pire encore l’essentiel des projets mis à l’ordre du jour du Conseil Territorial du 30 octobre (augmentation de la TGCA, de la taxe de consommation sur les produits pétroliers, et instauration d’un prélèvement forfaitaire de 30% sur le RSA) sont économiquement et politiquement suicidaires et socialement injustes et inacceptables. Ces projets qui sont proposés aujourd’hui par l’exécutif sont en totale opposition et contradiction avec ce que le Conseil Territorial a décidé, voté et refusé de suivre en 2012 sous ma présidence alors que l’Etat voulait nous les imposer.
Je dis STOP.
A un peu plus de la moitié de la mandature, il est manifeste qu’il faut un nouveau souffle et un retour aux fondamentaux : volontarisme, rigueur, autorité et fidélité aux engagements pris devant la population. Mais plus encore une volonté sans faille de croiser le fer avec l’Etat et ses services afin que les valeurs et principes de la constitution française mais aussi que les intérêts propres de notre collectivité soient garanties et respectés (valeurs : égalité, justice, solidarité, sécurité, etc..,) (principes : « la libre administration », «l’autonomie des collectivités », « la subsidiarité », etc..).
Dans mes vœux en début d’année 2013 j’avais placé cette année sous le signe « des batailles pour St-Martin » puis 2014 sous le signe « des combats pour St-Martin », plus que jamais ce sont ces batailles et ces combats qui sont urgents pour qu’un avenir meilleur de ce territoire devienne une réalité. Les propos de M. VALLS (actuel Premier Ministre de la France) prononcés le15 mai 2013 devant l’Assemblée Nationale (« St-Martin a été abandonné trop longtemps par la France ») est une raison supplémentaires qui me conduit à intensifier mon engagement et ma combativité dans l’intérêt de ce territoire et de sa population.
Alain RICHARDSON.