GendXXI : La première association professionnelle de gendarmes est née
L’Union européenne a levé l’interdiction de syndicats des gendarmes. Il pourront désormais se syndiquer et s’exprimer dans les médias mais pas manifester ou faire grève.
La première association professionnelle de gendarmes, composée de militaires en exercice, a officiellement vu le jour en France, a annoncé le lieutenant-colonel de gendarmerie Jean-Hugues Matelly.
Radié des cadres de la gendarmerie en 2010 et réintégré l’année suivante sur décision de justice, Jean-Hugues Matelly en avait annoncé la création à l’agence France Presse mi-décembre. Il lui était reproché de s’être exprimé dans les médias fin 2008 en tant que chercheur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et d’avoir critiqué le rapprochement police-gendarmerie au sein du ministère de l’Intérieur, effectif depuis 2009.
Dorénavant, les membres dd “GendXXI” seront habilités à répondre aux sollicitations des médias dans le cadre des statuts de leurs association, ce qui constitue une première chez les gendarmes. Cependant, dans ses statuts, “GendXXI” s’interdit tout appel à manifester et à faire grève, à critiquer des décisions politiques et militaires dans l’engagement des troupes. Cette interdiction ne concernera pas la possibilité de critiquer le budget du gouvernement sur les moyens engagés par exemple.
Sur la page “a propos” de l’association, le préambule à le mérite d’être clair :
Fort heureusement, dans toute démocratie, les libertés publiques fondamentales des amis des militaires, des familles des militaires et des anciens militaires ont toujours été parfaitement reconnues. C’est une évidence.
Les arrêts de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, du 2 octobre 2014 sont, quant à eux, venus rappeler l’absolue nécessité, dans ces mêmes sociétés démocratiques, d’accorder les libertés publiques fondamentales aux militaires d’active ! C’est à eux, maintenant, de s’approprier ces libertés nouvelles, et de prendre en main leur destin, dans l’évident respect de l’intérêt général de la France et des Français.
Cela n’enlève rien au respect que nous devons à tous ceux qui ne sont pas ou plus en activité de service. Leurs engagements marqués de ces dernières décennies ont tracé la voie, avant nous, avec des associations fortes et reconnues. Par ailleurs, personne n’a plus de légitimité qu’eux pour continuer à prendre en compte les intérêts de nos vétérans, vétérans que nous sommes tous destinés à rejoindre un jour.
Ce sera tout à l’honneur de ces associations, si elles le souhaitent, de soutenir, demain, les associations professionnelles de militaires d’active, pour former, chaque fois que nécessaire, un large consensus pour la préservation des intérêts majeurs de la sécurité et la défense de nos concitoyens, de notre pays, de l’Europe et de nos valeurs communes.