Belgique – Non violeur, euthanasié tu ne seras pas !
Les médecins du violeur et meurtrier belge Frank Van Den Bleeken ont “décidé de ne plus continuer la procédure d’euthanasie” qui devait intervenir dimanche prochain, a annoncé ce mardi le ministre belge de la Justice, Koen Geens.
Interné depuis 26 ans pour avoir commis plusieurs viols, dont un suivi de meurtre le 1er janvier 1989, Frank Van Den Bleeken avait demandé à bénéficier de la loi belge du 28 mai 2002 autorisant l’euthanasie en raison de souffrances psychiques.
Dans un premier temps, le quinquagénaire avait demandé son transfert vers un établissement psychiatrique spécialisé aux Pays Bas pour cause de condition de détention inhumaines. Ce transfert lui ayant été refusé, il a réclamé l’euthanasie au nom de la loi belge sur l’aide à la fin de vie, s’estimant lui-même incurable et une menace pour la société. Van Den Bleeken avait d’ailleurs refusé sa libération anticipée.
L’euthanasie lui avait été accordée en Septembre 2014.
En Belgique, l’euthanasie est reconnue comme un droit pour chaque malade à poser ses choix en termes de vie et de mort pour autant qu’il se trouve dans les conditions édictées par la loi, à savoir :
- Le patient est majeur (ou mineur anticipé) au moment de sa demande.
- Le patient est capable et conscient au moment de sa demande.
- La demande écrite est formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée.
- La demande ne fait l’objet d’aucune pression extérieure.
- Le patient se trouve dans une situation médicale sans issue.
- La souffrance physique et/ou psychique est constante, insupportable et inapaisable.
- L’état du patient est dû à une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable.
Concernant Frank Van Den Bleeken, de nombreuses voix s’étaient élevées pour dénoncer un détournement de cette loi face à la procédure d’euthanasie enclenchée à sa demande. Ainsi, la Ligue des droits de l’Homme s’était insurgée contre le recours à une “forme de peine de mort déguisée” alors que quinze autres détenus s’étaient engouffrés dans la brèche et avaient demandé à être également euthanasiés faute de pouvoir recevoir les soins requis.
Le ministre de la justice, Koen Geens, a mis fin à la polémique et à la procédure ce jour pour voie de communiqué, en ces termes :