Vendredi 16 janvier, une manifestation contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a dégénéré à Zinder, deuxième ville du Niger située dans le sud, où au moins trois civils et un gendarme ont été tués, selon le ministre nigérien de l’Intérieur.
Quarante-cinq personnes ont été blessées, 22 agents des forces de l’ordre et 23 manifestants, a détaillé Massaoudou Hassoumi sur les ondes de la radio nationale. Le centre culturel français a également été incendié, ainsi que des églises et des commerces tenus par des chrétiens. Certains manifestants “arboraient l’étendard de Boko Haram” a ajouté le ministre nigérien de l’Intérieur.
La police a utilisé des gaz lacrymogènes contre la foule, qui comptait plusieurs centaines de personnes. Les manifestants criaient, en langue haoussa : ” Charlie est le diable, que l’enfer engloutisse ceux qui soutiennent Charlie” d’après plusieurs témoins.
” On n’a jamais vu ça à Zinder “, a indiqué une source administrative. “ C’est un vendredi noir “, a-t-elle déploré.
Pour le président du Niger, il faut une riposte internationale face au danger du terrorisme.
Mahamadou Issoufou, président du Niger depuis 2011, était l’un des six chefs d’Etat d’Afrique subsaharienne présents à la marche qui s’est tenue dimanche 11 janvier à Paris. Le Niger est confronté au terrorisme islamiste et M. Issoufou, qui est un proche de François Hollande, plaide depuis plusieurs mois pour une intervention militaire en Libye, ” source de la déstabilisation de l’ensemble du Sahel “.
Des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs pays musulmans vendredi 16 janvier, jour de prière, après la publication mercredi 14 janvier d’une caricature représentant le prophète en Une de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.
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