Assis devant notre poste de télévision, nous avons pu assister à une véritable démonstration de force et de solidarité de l’ensemble du peuple français pour défendre sa liberté et les valeurs de la France. Cette formidable mobilisation de toutes les couches sociales, de toutes les races et de toutes les confessions religieuses a pris beaucoup d’ampleur, on a estimé à plus d’un million et demi de personnes dans les seules rues de Paris et plus de quatre millions et demi de participants dans toute la France (hors DOM & TOM).
Mais, nous ne sommes pas dupes car nous savons que dans certains pays, on n’hésite pas à utiliser la répression contre les journalistes, contre les écrivains ou encore contre certains comédiens et humoristes pour les faire taire. Aussi, nous ne devrons pas faire semblant d’oublier que ces actes odieux ont été commis sur le sol français et par des jeunes français. D’origine étrangère certes mais ils sont nés en France et ont fréquenté les mêmes crèches et les mêmes écoles françaises. Sans prendre de raccourcis, nous savons aussi que toute forme d’exclusion sociale peut rendre facile la radicalisation de ces jeunes français et cette fois, quel-que-soit les origines. Comment sont-ils passés de « simples jeunes de Banlieue » « Jeunes des quartiers sensibles et difficiles », à « Terroriste Djihadistes, Preneurs d’otages et Meurtriers»? Quelles sont les politiques nouvelles à mettre en place pour éviter une duplication de cette « radicalisation de nos jeunes » sur l’ensemble du territoire national, y compris dans les Territoires d’Outre-Mer et chez nous à Saint-Martin en particulier ? Compte-tenu de notre tissu socioéconomique, d’une précarité de plus en plus palpable (échec scolaire, illettrisme, chômage, grossesse précoce, etc.) cette question reste légitime et se pose en matière de Politique sociale et d’intégration mise en œuvre et pratiquée par l’actuelle majorité et toutes celles qui la précédaient.
Et donc, les interrogations et les doutes de certains d’entre nous sont tout-à-fait légitimes quant à la possible récupération de la manifestation par les partis et les hommes politiques nationaux et locaux et par les chefs d’État étrangers qui ont fait le déplacement à Paris ou qui se sont manifestés durant toute cette semaine.
Mais en pareil cas et en pareille circonstance, lorsqu’un pays, un territoire et son peuple se trouvent en grande difficulté, lorsque les principes fondamentaux et les valeurs républicaines sur lesquels ils se sont construits sont menacés, mis à mal, bafoués, piétinés et méprisés, eh bien c’est bien là que la logique de réunification et du rassemblement populaires, démocratiques et citoyens doit être notre seul guide.
Et à ne surtout pas douter car cette grande marche en hommage aux victimes du terrorisme était un moment d’expression de la douleur, un moment d’expression de la Liberté. Cette manifestation a été une très belle expression de la solidarité internationale qui s’est mise en marche pour vaincre le déshonneur partout où l’on tenterait de le pratiquer.
Parce qu’elle était unie, solidaire et rassemblée, la France a pu faire face à ces attentats, à ces doubles prises d’otages sans précédents et à neutraliser les malfaiteurs de fort-belles manières, à les mettre hors état de nuire.
Parce qu’il était uni, solidaire rassemblé, fier et attaché à ses valeurs, le peuple français a su se mobiliser pour dire NON AU TERRORISME, NON A LA PEUR, NON A LA BARBARIE
Jules Charville
Conseiller Territorial de Saint-Martin