Mes vœux de bonheur, mes vœux de santé, mes souhaits de paix, de réussite et d’épanouissement, je tiens à les adresser également ce matin, à toutes les Saint-Martinoises et à tous les Saint-Martinois.
Permettez-moi également de profiter de cette occasion pour remercier, comme je le fais chaque année, l’ensemble des acteurs du « vivre-ensemble » de l’île, qui se lèvent chaque jour animés de cette volonté de donner pleinement son sens à notre réputation de « Friendly Island »:
Je pense – j’espère n’oublier personne! – aux personnels de notre Collectivité et à l’ensemble de nos services publics, mais également aux bénévoles du monde associatif et des clubs services ou encore aux représentants des lieux de culte de notre territoire…
En un mot: à toutes celles et tous ceux qui donnent de leur temps sans compter, et dont l’implication et la volonté sans failles, contribuent à porter Saint-Martin à bout de bras:
Merci pour votre investissement, merci pour votre dévouement, nous vous sommes tous hautement redevables et je tenais à le souligner une nouvelle fois…
L’an passé, j’ouvrais mes vœux par une pensée émue pour la famille Helligar, dont le fils Rodrigue – caporal-chef alors en poste en Afrique de l’Est – venait d’être porté disparu…
A travers la mémoire de Rodrigue, je souhaite cette année encore, adresser une pensée à toutes les familles de Saint-Martin qui ont eu, cette année, à déplorer la disparition d’un être cher.
Je souhaite également renouveler mes remerciements les plus humbles et les plus respectueux à l’endroit de toutes celles et de tous ceux qui assurent notre sécurité au quotidien.
Des remerciements qui s’inscrivent, j’en ai pleinement conscience, dans un contexte particulier – sur le plan national bien entendu, puisque notre pays vient d’être le théâtre de terribles attentats et sur le plan local également, puisque des faits-divers violents ont encore très récemment troublé la paix de notre territoire…
Je me souviens que l’an dernier, j’avais souhaité une année d’« audace » et d’ « ambition » à nous tous, élus, parlementaires, citoyens impliqués dans la vie politique et publique.
A ces vœux d’audace et d’ambition, que je renouvelle bien entendu cette année, je veux adjoindre un appel à la responsabilisation.
Je crois que c’est Clémenceau qui disait que « le gouvernement a pour mission de faire que les bons citoyens soient tranquilles, que les mauvais ne le soient pas »: tel est, plus que jamais, le sens que nous devons donner à l’exercice de nos mandats et de nos missions respectifs.
Bien sûr, le nécessaire devoir de responsabilisation que j’appelle de mes vœux ce matin incombe à chacun: aux parents, aux jeunes, aux enseignants, aux acteurs de la société civile, à nous tous…
Dans La République, Platon soulignait que « la nécessité est la mère de l’invention »: et bien nous y sommes.
Oui, nous sommes au pied du mur.
Notre équilibre est fragile, ténu.
Nous avons, aujourd’hui plus que jamais et parce que la crise – LES crises – met continuellement à mal notre vivre-ensemble, l’impérieuse nécessité à nous inventer.
A inventer aujourd’hui, le Saint-Martin de demain.
Et il n’y a ni prophète, ni messie, pas d’homme providentiel qui aurait dans son giron un package de « solutions toutes faites »: non, le projet de société dont a cruellement besoin notre île aujourd’hui, ne pourra se construire que dans la plus large concertation, ne pourra reposer que sur la contribution du plus grand nombre et sur l’entendement et l’adhésion de tous…
Nous avons parfois – souvent ? – des désaccords ; notre philosophie est certes différente ; nos points de vue peuvent diverger…
Mais notre but, notre objectif premier, je le crois – je le sais – celui qui nous donne envie de nous lever le matin pour « faire de la politique » comme on dit, est identique : nous voulons un Saint-Martin de paix, nous voulons un Saint-Martin prospère.
Je n’ai jamais cessé de pratiquer la politique de la main tendue: je vous la tends, une nouvelle fois, cette année. « Déclarons la Paix! » inviterait Stéphane Hessel…
Dans l’exercice de mon mandat parlementaire, ou entouré de mon équipe dans mon mandat d’élu local, je continuerai à me faire force de propositions pour faire avancer Saint-Martin…
Ce rituel de présentation des vœux de bonne année doit être l’occasion d’un bilan de celle qui vient de s’écouler.
2014 aura été une année dense, riche de combats et riche de propositions.
Jeune, ultramarin et dans l’opposition: complexe de trouver sa place au sein de la prestigieuse commission des Lois de l’Assemblée nationale avec pareil pédigrée!
C’est aussi avec beaucoup d’humilité et beaucoup de rigueur, que j’ai proposé ma contribution pour deux missions importantes à mon sens pour notre territoire.
Je pense au rapport d’information, que j’ai co-signé avec M. Fruteau le président de la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale, sur la déclinaison ultramarine du fameux pacte de responsabilité du Président Hollande.
J’ai pu y faire inscrire noir sur blanc, l’urgence pour l’Etat à mettre sur pied une politique contractuelle avec les Collectivités régies par l’article 74 pour pallier l’exclusion des COM à un certain nombre de dispositifs tels que le CICE, en raison de leur compétence fiscale.
Il reste à mon sens inacceptable, qu’ayant fait le choix de son autonomie, Saint-Martin continue à être l’une des lanternes rouges de la République et qu’elle paye à prix d’or ce choix responsable et concerté en étant systématiquement exclue de tous les dispositifs d’entraide ou de soutien nationaux…
Je pense aussi au rapport d’information sur la Collectivité de Saint-Martin, que la Commission des Lois a bien voulu mettre sur pied après des mois de demandes de ma part: après un semestre d’auditions, un déplacement à Saint-Martin, un autre aux Pays-Bas, nous sommes parvenus, avec le co rapporteur René Dosière, à rédiger quelque 32 propositions de développement pour notre territoire.
32 propositions, qui couvrent les champs de la gouvernance, de la fiscalité, de la lutte contre la délinquance, des relations avec l’Union européenne ou encore de la coopération avec Sint Maarten…
32 propositions concrètes, pour la plupart aisées à mettre en œuvre, qui ne réclament ni moyens physiques ou financiers, mais qui pourraient, si elles étaient appliquées, amorcer un changement salutaire pour notre île…
Alors à défaut d’être entendu cette année, j’espère que l’on me fera au moins l’honneur d’être lu !
Je me tiens, encore une fois, à l’entière disposition de nos décideurs, tout en poursuivant, quant à moi, ma mission de parlementaire, représentant de notre belle île au Palais Bourbon.
Et cette année 2015 promet d’être dense: le projet de loi du gouvernement ratifiant le fameux Traité de coopération policière, dans les tiroirs depuis des années, par exemple, devrait arriver à l’Assemblée dans les prochaines semaines.
J’ai vivement demandé à en être co-rapporteur, afin de défendre, au mieux, les intérêts de notre territoire et j’ai bon espoir de voir la commission des Affaires étrangères accéder à ma demande.
J’arrête là ce douloureux exercice de bilan et de perspective et je vous remercie, une nouvelle fois, de toute l’attention que vous avez bien voulu me prêter ce matin.
A vos proches, à vos familles, à tous celles et à tous ceux qui vous sont chers, puisse cette nouvelle année qui s’ouvre, combler vos espérances et vos projets dans tous les domaines.
Je vous souhaite une très belle année 2015.
Daniel GIBBS
Député de Saint-Barthélemy et Saint-Martin
Conseiller territorial TDG 2012
Président de l’Union pour la Démocratie