Quand les forces de l’ordres et les sociétés de sécurité privées ne suffisent plus… la tentation des milices
L’insécurité qui règne à Saint-Martin ou le sentiment d’insécurité ressenti sont malheureusement des faits établis qui rendent souvent l’appel à des sociétés de sécurité privées obligatoire. Ce recours à un appui privé, s’il s’avère nécessaire, est pourtant souvent défavorable au tourisme et au standing souhaité par les établissements ou lotissement qui y ont recours : devoir sécuriser des lieux de résidence pour la population locale comme pour les touristes ne témoigne pas d’un standing qui plaiderait en faveur de la destination…
C’est dans ce cadre amer que le syndic de la Résidence Anse des Sables située à la Baie Nettlé fait appel aux services d’une société de gardiennage afin d’accroître la sécurité des personnes occupant cette résidence, fermée d’un côté mais ouverte sur la plage de l’autre.
Mais cela n’aura pas suffi puisque dans la nuit du 25 janvier dernier, le gardien de ladite résidence a été violemment agressé par un déséquilibré sous l’empire de drogues qui n’aura pas hésité à escalader le portail verrouillé pour atteindre le hall d’entrée. Une bagarre d’une extrême violence avec force cris et hurlements s’en est suivie et il a fallu l’intervention d’autres gardiens appelés en renfort pour venir à bout de l’individu. Les services de gendarmerie ont ensuite pu procéder à l’arrestation de l’agresseur malgré le refus d’obtempérer de ce dernier.
Un fait divers de plus, à ajouter à la déjà trop longue liste de ce début d’année, nous direz-vous… Oui, sauf que la suite laisse les victimes et gérants perplexes et interrogateurs…
En effet, tandis que le gardien d’immeuble était conduit à l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires (l’agression aura tout de même donné lieu à une ITT de 11 jours !), l’agresseur était de son coté… libéré après un passage à la case gendarmerie d’environ 1 heure !
Au-delà du traumatisme, les résidents sont dans l’incompréhension et en quête de réponses : “Pourquoi remettre dans la nature sans un bon dégrisement ce type d’individu dangereux ? Que faire à l’avenir si cela recommence ? Comment s’en prémunir ?” sont quelques-unes des interrogations qui résonnent dans la résidence dont le syndic a décidé d’interpeller les autorités.
“Aucun gendarme ou auxiliaire n’est venu écouter les voisins qui ont assisté à la scène, réveillés par les hurlements ; et l’auteur de l’agression qui parle anglo-hollandais n’est pas totalement inconnu dans le périmètre de la Résidence : en effet dimanche après midi il arpentait – agité – la plage au pied de l’immeuble, accompagné d’un certain Vincent, autre personne simplette et abonnée aux drogues en vente facilement sur l’île. A noter que cet autre Vincent aurait un passé de meurtrier d’enfant…. C’est Vincent qui aurait fourni une dose de drogue à l’autre déséquilibré. Il a été vu par une résidente de l’immeuble. Nous ne voulons plus de ce laxisme ambiant” rapporte un responsable du syndic de la résidence qui estime à une moyenne de 14 par semaine le nombre d’exactions subies courant 2014.
La société de sécurité à porté plainte tout comme le syndic de la copropriété, mais dans l’attente d’éventuelles réponses judiciaires, les résidents tiennent à manifester leur ras-le-bol et comptent bien appeler les autorités à prendre des mesures.
Evidemment, la tentation de passer à des solutions alternatives n’a pas attendu cet évènement pour être évoquée à voix basse. Ce n’est pas la première fois, et certainement pas la dernière, qu’est évoquée l’éventuelle constitution d’un “groupes de surveillants volontaires” à Saint-Martin, le mot milice étant quelque peu tabou.