Le Gouvernement nous explique de quoi il s’agit…
L’article 49, alinéa 3, de la Constitution française prévoit que “Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances ou de financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session.”
Lors du vote d’un projet ou d’une proposition de loi, le Premier ministre peut décider d’engager la responsabilité du Gouvernement. Dans ce cas :
Depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, la responsabilité du Gouvernement peut être engagée sur le vote d’un projet de loi de finances ou de financement de la sécurité sociale et sur un seul autre projet (ou proposition) de loi au cours d’une même session. Auparavant, le Gouvernement pouvait y recourir autant de fois qu’il l’estimait nécessaire et quelle que soit la nature du texte (de 1988 à 1993, le Gouvernement a ainsi utilisé l’article 49-3 à 39 reprises).
Manuel Valls a décidé, mardi 17 février, d’engager la responsabilité du Gouvernement sur le vote du projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques. “Ce Gouvernement assume pleinement et totalement ses responsabilités. Nous le faisons pour le pays, pour l’intérêt général”, a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale. “Les dispositions de ce projet de loi sont importantes, essentielles même, pour relancer la croissance, pour créer de l’emploi, pour faire sauter un certain nombre de blocages dans notre économie, pour donner un coup de jeune à notre pays”, a expliqué le Premier ministre. “Une majorité existe vraisemblablement sur ce texte, mais elle est incertaine. Dès lors, et c’est ma responsabilité, je ne prendrai aucun risque, je ne prendrai pas la responsabilité du risque d’un rejet d’un tel projet”, a-t-il ajouté pour expliquer le recours à l’article 49-3.
“Engager le pays dans la voie de la réforme, c’est la mission de ce Gouvernement, sous l’autorité du président de la République. Et je le dis à chacun dans l’hémicycle, avec la plus grande clarté et la plus grande détermination : parce qu’il en va de l’intérêt de notre pays, rien ne nous fera renoncer, rien ne nous fera reculer”, a conclu Manuel Valls.
Depuis 1958, l’article 49-3 a été utilisé à 82 reprises, sur 49 textes. 48 motions de censure ont été déposées. L’utilisation de cet article a permis l’adoption d’un grand nombre de textes :