Cité scolaire : Lettre ouverte à Madame la Présidente de la Collectivité Territoriale de Saint Martin

Lettre ouverte à Madame la Présidente de la Collectivité Territoriale de Saint Martin

Saint-Martin, le 1er mars 2015.

Madame la Présidente,

Une cité scolaire, dont tout citoyen peut voir le chantier à la Savane doit ouvrir en septembre 2015.  C’est du moins la seule information dont disposent les parents, élèves et personnel qui pourtant seront concernés au premier chef dans leur quotidien, leur vie professionnelle.
Depuis le mois de mars 2014 et la réunion du dernier CEN à Saint Martin (censé se réunir deux fois par an) c’est le silence radio de la part de la collectivité, en particulier vis à vis des organisations représentatives. Un CEN devait être réuni avant la fin de l’année 2014 pour que l’on nous présente au moins la structure pédagogique que l’édifice abritera… Rien. Quand nous posons des questions dans un cadre officiel (conseil d’administration du LPO, réunion avec les recteurs successifs) nous n’obtenons que des réponses évasives et changeantes…

Bref à ce jour parents, élèves, enseignants du LPO et des collèges ne savent pas :
•    Quel(s) établissements occuperont les bâtiments actuellement en construction à la Savane. Lycée Général et Technologique ? Collège ? Les deux  ? Des BTS ?
•    Quel sera l’aire de recrutement des éventuels élèves d’un éventuel collège  et donc de quel collège  déplacera-t’on  les professeurs ?
•    Comment se fera le transfert des enseignants du LGT ? Comment les moyens seront-ils partagés entre le LGT et la Section d’enseignement professionnelle après la séparation ? Ce sont des questions, certes techniques, mais qui impacteront directement la vie et les conditions de travail des personnels. Elle n’ont aujourd’hui pas de réponse.
•    S’il y a un collège, quels établissements seront déchargés, sachant que tous les collèges publics  de Saint Martin fonctionnent aujourd’hui en sureffectifs ?.

Parents, Élèves et Personnels, à quelques semaines du début des mutations, sont en droit de savoir où et dans quelles conditions ils travailleront dans quelques mois. Les laisser à leurs interrogations c’est leur  manquer de respect et montrer le peu de cas que l’on fait de l’éducation à la tête de cette collectivité.
Il ne faudra pas s’étonner alors que la rumeur se propage sur le terreau du silence de la collectivités, des expressions d’inquiétudes, toujours en off, de responsables de l’éducation, de la simple observation du chantier…
Les questions n’en sont pas moins légitimes. L’incongruité de certaines en dit long sur notre niveau de défiance vis à vis de la collectivité.
Un accès adapté aux flux intenses qu’engendrera la cité scolaire est il prévu ? Sera t-il prêt dans les temps ?
Même question pour l’assainissement
Pour l’équipement. La collectivité a t-elle bien conscience qu’au XXIe siècle que  l’outil informatique doit être utilisé dans toutes les disciplines ? En conséquences toutes les salles même celles prévues pour les mathématiques, les lettres l’histoire géographie et les langues étrangères doivent être câblées  connectées et équipées. Les enseignants en ont assez des pratiques pédagogiques d’un autre siècle.
Pour l’éducation physique et sportive, Saint Martin serait-elle si bien pourvue en infrastructures qu’on  pourrait priver nos élèves (qui ont tant de potentiel) d’équipements essentiels comme une piste d’athlétisme ?
Et, si une Cité scolaire est bien prévue , deux cours de récréation séparées sont nécessaires : est-ce envisagé comme nous l’espérons tous ?
La rumeur d’une ouverture en cours d’année scolaire est-elle fondée. ? Rentrerons-nous dans un établissement fini ? Les précédents dans l’académie de Guadeloupe et ailleurs n’incitent pas à l’optimisme.

Le problème est plus profond qu’un simple défaut de communication. Jamais, à aucune étape du projet, les futurs usagers du bâtiment n’ont été consultés, c’est à dire ceux qui vont effectivement se retrouver dans les salles de classe.. Les questions que nous posons dans cette lettre, nos aurions pu les poser en CEN si Madame La Présidente, conformément aux textes avait jugé bon de réunir cette instance, consultative certes, mais qui permet un dialogue serein et démocratique.

Nous n’accepterons pas l’inacceptable. Ne pas savoir où et dans quelles conditions nous travaillerons dans quelques mois est inacceptable. Que l’on envisage de nous balloter sans ménagement est inacceptable. Continuer de travailler  sans l’équipement adapté aux enjeux éducatifs du XXIe siècle est inacceptable.

Qu’on ne se plaigne pas si en septembre ou un peu plus tard les enseignants refusent de travailler dans des locaux sur lesquels on ne leur a ni demandé leur avis ni même informés si oui ou non ils y travailleraient .Quand les grèves éclateront, qu’on ne dise pas qu’elles n’étaient pas prévisibles.

Nous ne demandons que des réponses à nos légitimes interrogations et que ces réponses interviennent dans le cadre du fonctionnement normal, démocratique à travers la réunion, telle qu’elle est prévue dans les textes d’un Conseil de l’Education Nationale à Saint Martin.

Dans l’attente de votre réponse,

Cordialement,

SNES – FSU           SE – UNSA Second Degré