Conseil territorial : assez de la politique du « bricolage » !
Retenu par ses obligations parlementaires à Paris, M. Daniel GIBBS, leader du groupe d’opposition du Conseil territorial de Saint-Martin, s’élève notamment contre le « flou artistique de décisions dangereuses imposées par la Collectivité ».
J’aurais « tout le loisir de faire ce que je veux lorsque je serais président de la COM… » : voici ce qu’en substance, la présidente de la Collectivité a déclaré à mon intention en ouverture du Conseil territorial jeudi dernier. Ce qui justifie cette nouvelle « pique » à mon égard ? Le fait que je demande à Mme Hanson et à son équipe de bien vouloir prendre en considération les impératifs parlementaires qui me retiennent régulièrement hors du territoire, afin que je puisse participer aux séances publiques de notre Conseil territorial.
Je ne demande pas que la présidente calque son emploi du temps sur le mien et je n’attends plus que la majorité en place joue un jeu démocratique tant elle démontre depuis 2012 combien elle est incompétente en la matière : je déplore en revanche qu’à l’heure des urgences pour notre Collectivité, Mme Hanson ait encore le temps de se complaire dans la politique des petites phrases et des machinations ridicules.
Ridicules, ce sont aussi ces lamentables tours de passe-passe que la majorité a présenté lors du dernier Conseil territorial : en s’appropriant -et en la dénaturant au passage- la délibération de notre groupe Union pour la Démocratie sur la fiscalité du patrimoine par exemple. Si je me réjouis toutefois que l’Exécutif ait enfin accordé une oreille attentive à l’une de nos propositions, je souhaite néanmoins rappeler que la stratégie prônée par l’Union pour la Démocratie reste la remise à plat totale de notre fiscalité, dans la plus large concertation, afin d’aboutir à des règles limpides, comprises des Saint-Martinois, attractives pour les investisseurs…
Pour en revenir au dernier Conseil territorial, je déplore que l’Exécutif se moque et des élus et de la population : en voulant nous faire croire par exemple, que les 55 millions d’euro de dettes de la COM de décembre dernier allaient fondre comme neige au soleil et qu’il serait possible à la majorité de boucler un budget sincère ; en « négociant » des prêts à taux variables dans le dos des élus et de la population pour boucler des fins de mois difficiles, qui sont autant de nouvelles hypothèques prises sur l’avenir des Saint-Martinois ; en continuant à foncer tête baissée dans la réalisation d’un P.L.U qui mécontente tous les Saint-Martinois et qui se dessine en n’étant appuyé par aucune vision pour le territoire et en dépit total du bon sens et de l’honnêteté.
Quant au budget qui se prépare, il s’annonce purement et simplement comme celui d’apprentis-sorciers : comment peut-on ainsi inscrire près de 5 millions d’euro dans la ligne de ses recettes au titre d’une taxe maladroitement « bidouillée » sur le RSA, quand la légalité même de cette taxe socialement inacceptable n’est pas avérée ? Ce n’est qu’un exemple des couleuvres grossières que la majorité RRR entend faire avaler aux Saint-Martinois, mais il est aussi édifiant que symptomatique de décisions dangereuses pour notre territoire.
Daniel GIBBS
Député de St Barthélemy et St Martin
Président de l’Union pour la Démocratie