Saint-Martin

Et oui, car au delà de l’ouverture évidente de la SEMSAMAR depuis quelques semaines à la presse, ouverture motivée par les 30 ans du prodigieux outil, c’est bien ce qui de façon sous-jacente habite aussi les esprits de ceux qui sont proches de la SEM, qui en dépendent, qui y voient une opportunité ou qui en sont administrateurs.

Pourquoi… et bien simplement parce que la SEMSAMAR et sa direction sont quelque part indissociables de la gouvernance saint-martinoise et, qu’on le veuille ou non, les prétendants à 2017 auront à cœur de faire en sorte de pouvoir peser aussi lourd que possible sur l’outil et de se garantir une direction qui leur soit quelque part acquise.

Alors, c’est dans ce cadre que le Conseil d’Administration de la SEMSAMAR qui a débuté hier pour se terminer aujourd’hui présentait un point particulièrement croustillant à l’ordre du jour : le mandat de direction… Entre reconduite de madame Marie-Paule Bélénus Romana, ouverture du poste, appel aux services d’un cabinet de recrutement ou autres solutions adéquates. On sait même de source plus que sûre que des pressions venues d’en haut ont tenté de convaincre le Président du CA, Monsieur Wendel Cocks, à ne pas laisser ce point à l’ordre du jour pour qu’il puisse être traité ultérieurement. Mais le Président Cocks ne semble pas s’en être laissé conter, conforme à une position assez ferme qu’il tient maintenant depuis quelques mois concernant la SEMSAMAR, son passé et surtout son avenir.

Néanmoins, et c’est assez traditionnel, les boîtes mails des administrateurs avaient en amont été largement garnies de mails à charge, certains signés, d’autres plus anonymes… rien de nouveau sous le soleil.

La directrice en fonction a déjà fait couler beaucoup d’encre, ici à Saint-Martin comme en Guadeloupe, entre son salaire que d’aucuns jugeaient exorbitant même si à peu de choses prêt il n’était que l’héritage de la direction précédente, et autres “affaires” sur lesquelles la justice planche encore. Autant dire que beaucoup avaient vendu la peau de l’ourse avant de ne l’avoir tuée et que ce poste est profondément convoité.

Et bien la surprise ce matin nous est offerte par les administrateurs eux-mêmes qui par neuf voix contre une ont reconduit Marie-Paule Bélénus Romana dans ses fonctions, les autres administrateurs ayant choisi de ne pas prendre part au vote.

Est-ce à dire que la Directrice a su par l’excellence de son travail et la qualité des résultats affichés par la SEM convaincre la quasi-totalité des administrateurs ? C’est possible…

Pour autant, on peut aussi imaginer que ceux-ci n’ont pas souhaité ouvrir le bal d’affrontements qui auraient nécessité qu’ils ne se dévoilent un peu tôt dans leurs ambitions électorales, préférant peut être que la justice se penche potentiellement sur la cas de la Directrice et ne tranche à leur place. Une décision répondant peut être aussi à la raison et à l’économie. Ou encore, de quoi aurait eu figure ce CA en limogeant la directrice si la justice au terme de ses travaux était amenée à la laver de tout soupçon. Une chose est certaine, cette position assure la stabilité de l’édifice tout le moins dans l’image et cela a forcement de quoi rassurer les actionnaires actuels… ou futurs.