Collectivité de Saint-Martin : Commémoration de l’abolition de l’esclavage
Discours Aline Hanson / Commémoration abolition esclave
Monsieur le préfet,
Monsieur le député,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le représentant du CESC,
Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités,
Bonjour à tous,
Nous commémorons ensemble – ce mercredi 27 mai – sous l’œil bienveillant de notre symbole Lady Liberté, l’abolition de l’esclavage.
Sans la liberté chèrement acquise par nos lointains ancêtres, nous ne serions pas ici, aujourd’hui, à rendre cet hommage et à transmettre aux plus jeunes les valeurs de respect et de tolérance qui nous animent. Le devoir de mémoire est en ce sens primordial, qu’il est un précieux relais auprès des jeunes générations.
Des jeunes à qui nous devons transmettre la connaissance du passé – même dans ses heures les plus sombres – pour qu’ils puissent se construire sur des bases solides et regarder sereinement vers l’avenir.
J’invite les plus jeunes à lire les ouvrages de nos écrivains – Je pense au livre « Ségou » de Maryse Condé qui raconte très bien cette période – et à s’approprier l’histoire pour s’ériger contre l’esclavage sous toutes ses formes.
Le combat n’est pas vain, car 22 millions de personnes sont encore asservies à travers le monde. La France a été le premier pays au monde à reconnaître dans la loi l’esclavage comme un crime contre l’humanité. 167 années ont passé depuis le décret d’abolition de l’esclavage adopté sous l’impulsion de Victor Schoelcher en 1848. 167 années durant lesquelles la mixité des peuples a fait son œuvre dans nos territoires et partout dans le monde.
Cette mixité des origines, c’est une richesse pour la France et un atout considérable pour notre collectivité d’outre-mer qui brille chaque jour de ses spécificités culturelles.
Je le disais plus haut, nous ressentons tous le besoin de nous retourner / à un moment ou à un autre / sur notre passé.
Désormais, nous avons un monument dédié, le Memorial ACTe. J’ai pu vivre son inauguration le 10 mai dernier en Guadeloupe, aux côtés du président de la République et des chefs d’état caribéens et africains. Ce monument témoigne de l’union des peuples africains et caribéens autour d’une cause commune : la reconnaissance de la souffrance des victimes de la traite, mais aussi et surtout le rayonnement de l’histoire de nos territoires et le formidable espoir que nous fondons en l’avenir.
J’ajouterai un mot sur le racisme qui n’a pas sa place dans notre République et encore moins à Saint-Martin !
Le président Jacques Chirac a dit : « Le racisme, d’où qu’il vienne, est un crime du cœur et de l’esprit ». Avec ses 90 nationalités, Saint-Martin est un exemple réussi du mélange des peuples et des cultures. Alors j’espère que nous resterons un modèle longtemps et que nous aurons toujours cette hauteur de vue qui place l’humain au dessus de tout, quelles que soient ses origines.
Quand je vois tous ces jeunes gens réunis aujourd’hui qui viennent apporter leur pierre à l’édifice de cette commémoration, je me dis que le travail de mémoire fait son chemin / je me dis que notre île est riche de sa jeunesse et qu’elle a un magnifique potentiel.
Je voudrais m’adresser à tous les jeunes saint-martinois et leur dire : croyez à la force de vos origines, croyez en vous !
En conclusion, je voudrais dire un mot sur les Archives Territoriales (dirigées par Stéphanie Dargaud ici présente) car elles sont un témoin précieux de la richesse de notre histoire. Ce service de la Collectivité collecte et centralise des documents historiques qui sont un lien très fort avec le passé. Ce service apporte aussi son expertise aux élus de l’exécutif pour ce qui est de la valorisation des sites protégés au titre des monuments historiques.
Je pense à nos trois sites, le Fort Louis, la plantation Mont Vernon, et à la roche Moho de Quartier d’Orléans, qui feront bientôt l’objet d’une restauration appropriée et d’une valorisation en vue de protéger notre patrimoine et de permettre au public d’en profiter.
L’importance des recherches effectuées par les Archives territoriales s’illustre parfaitement dans le cas de la commémoration de l’abolition de l’esclavage, puisqu’à partir de travaux menés par l’historienne saint-martinoise Daniella Jeffry sur la date réelle d’abolition à Saint-Martin, les Archives ont pu attester grâce à un document original d’état civil collecté à Saint-Martin, que l’abolition avait été proclamée le 28 mai 1848 à Saint-Martin et non le 27.
Nous proposerons prochainement au conseil territorial de se prononcer sur la modification de la date de commémoration sur notre territoire.
Je profite de cette commémoration pour m’adresser au préfet Philippe Chopin qui est sur le départ, vous le savez tous. Je voudrais le remercier d’être parmi nous aujourd’hui, et lui dire que nous sommes reconnaissants du travail qu’il a accompli en faveur du territoire et de ses habitants.
Just a few word in english to thank you all to be here today to commemorate this important date of our history.
This commemoration is not only a date we save each year in our agenda. This is an opportunity to remember the big sacrifices made by our ancestors for freedom.
Today, we celebrate this freedom and all the people who fought body and soul to liberate our islands and get this precious freedom.
This is not a static act because slavery still exists today in other forms and it is essential to continue to denounce and to fight against it.
Children : Knowing the history of our country is an essential foundation for a successful future. So, I invite all the persons who are here today to teach it to their children in terms of respect, tolerance and unity of people.
I thank you.