Sortie de l’euro de la Grèce possible : Le scénario tant redouté prend-t-il forme ?
L’avenir de la Grèce dans la zone euro une nouvelle fois dans la balance ? D’après Christine Lagarde ce scénario semble devenir possible dans son esprit. Pas d’inquiétude ! Elle a toutefois ajouté que cette possibilité ne signifierait pas la fin de l’euro… au cas où !
Oui, peut-être, sauf que de voir la Grèce faire le pas de la sortie de l’euro pourrait bien rendre très fragile la monnaie européenne au point de donner des idées à d’autres pays membres de prendre un chemin identique.
Pas besoin d’être un fin financier pour comprendre que depuis des mois, pour de pas dire des années, la mise sous perfusion du pays par les acteurs européens cache une volonté de garder au sec l’idée même d’une sortie de l’euro et son impact catastrophique sur l’économie, voir probablement une crise financière encore plus profonde qu’en 2008.
Pourtant, entre mensonges et dénis de la réalité, les fuites en avant de la Grèce face à ces créanciers soutenus majoritairement par l’Allemagne et la France ne laissent rien présager de bon pour le contribuable, pour la France, pour l’Europe tout entière.
Les politiques nous servent à grands coups de discours la nécessité et l’importance de garder la Grèce pour le bien du pays depuis trop longtemps alors que celui-ci à démontrer sa totale incapacité d’enrayer la chute et continue de creuser le trou de la dette publique qui atteint un niveau historique.
Parallèlement, le gouvernement grec est soumis à la pression de la rue et l’ONU a déjà averti, dans un rapport publié le 21 juin, que les politiques de réduction radicales des déficits publics menacent plus que jamais l’emploi, les dépenses sociales et rendent toute croissance économique très incertaine. La solution prônée en 2011 par la France et l’Allemagne qui ont prêté une nouvelle fois sans réellement prendre en compte la situation du pays serait ainsi devenue insupportable pour la Grèce ce qui est un échec évident de la politique financière européenne.
Mais non, rien n’y fait ! Face à la réalité, Christine Lagarde commence seulement à jouer son rôle avec un semblant de vérité en tant que directrice du fonds monétaire international, probablement pour sauver les meubles quand l’incendie deviendra incontrôlable. Sitôt dit, sitôt démenti, ou presque.
Pour autant, rien n’empêche face à l’évidence, aux responsables européens de rester campé sur le fait que la Grèce a sa place dans l’euro. Le commissaire européen aux affaires économique Pierre Moscovici l’a même confirmé cette semaine en déclarant “nous voulons tous que la Grèce reste dans la zone euro” (Tous ? Qui ?) et poursuit “Je ne suis pas là pour réfléchir à des plans B”, sans parler de Manuel Valls qui préfère le rôle de l’autruche en affirmant encore et toujours que “la sortie de la Grèce n’est pas un scénario pour nous”.
Comme si l’exécutif français n’ait pas dans ses tiroirs cette option, le ministre des Finances Michel Sapin enfonce le clou et coupe court à toute discussion en affirmant aussi lors d’une conférence de presse à Dresde, en Allemagne : “Il n’y a pas de scénario de Grexit”.
Alors, cher lecteur, pas de panique dirons-nous… Tout va bien. Si bien que les Grecs ont juste prélevé environ 500 millions d’Euros dans la seule journée de jeudi aux guichets des banques. Du jamais vu depuis la crise.
À l’évidence, la Grèce sortira de l’Euro tôt ou tard mais sortira, que cela plaise ou non. Il faut juste s’y préparer, car dans ce jeu de quilles, personne ne sait comment et quand les autres puissances européennes feront la queue dans le grand feu.