Littérature – SXMinfo accueille l’Ecole de l’Absolu… avec un libre plaisir
L’Ecole de l’Absolu, c’est trois jeunes auteur-e-s, Aly, Mathilde Allain et Ganimula. Nous avons tous dix-neuf ou vingt ans. Nous sommes étudiants à la Sorbonne. Le projet a été créé par Aly. Nous avons pensé qu’il fallait profiter de ces années de faculté pour créer quelque-chose, un projet durable. En effet, nous sommes tous trois passionnés par l’écriture. Nous voulions profiter au maximum de cette tranche d’existence. En effet, nous adorons la vie.
Nous sommes tous les trois très dynamiques et nous voulions mettre notre énergie à utilité. Parfois cela est difficile, en raison des divers emplois du temps, surtout parce que Mathilde est la maman d’un adorable petit garçon, mais nous arrivons tout de même à organiser des réunions chaque semaine, et à produire un nombre suffisant de textes dans l’année. C’est pour cela que nous voulons faire de l’Ecole un projet jeune, dynamique, humain.
Le genre absolu, c’est un genre qui tente de dépasser les clivages entre narratif, théâtral et poétique. En effet, il semble que ces genres, de nos jours, n’aient plus de raison d’être, ou, du moins, qu’ils aient perdu de leur force, en particulier après l’invasion de récits d’auto-fiction, et des monologues pur le genre du théâtre. Ce genre existe tant qu’on s’efforce de le créer. C’est notre oeuvre de le créer. Plusieurs œuvres ont été publiées : Intimoratus d’Aly, Vyata de Ganimula, Le Rideau de Mathilde Allain, d’autres sont prévues pour la rentrée littéraire. C’est à nous de nous efforcer de le mettre au jour. Certes, cela n’est pas aisé, mais il existe dans la mesure où des écrivain-e-s, pris au sens large, s’efforcent de lui donner vie. De nombreuses tentatives ont été faites par le passé pour parvenir à un genre neuf, entre autres surréalistes et nouveau roman. Espérons que cette fois-ci sera la bonne ! (…) – (source : www.empreinte-mag.com)
FRANCOPHONIE
Tout le monde parle de francophonie de nos jours, mais qu’est-ce exactement, sinon la communauté des écrivains et lecteurs francophones ? Et, cette communauté n’est-elle pas utopique ?
Il semble qu’il y a un mauvais usage, dans la langue elle-même. Nous devrions dire : les francophonies. Il ne peut y avoir de groupe qu’une multitude, non soumise aux exigences et académismes français. Les francophonies pourraient donc devenir une aire de liberté absolue, où les écrivains et les lecteurs s’engageraient à proposer des idées communes, non pas forcément dans un même ordre idéologique, mais du moins dans une réflexion à visée générale, abolissant les frontières, les latitudes, et prenant par là-même sa force. C’est ici, écrivains, lecteurs de Saint-Martin, que vous entrez en jeu : vous avez à dire, vous pouvez le faire. Saisissons-nous des facettes qu’offre le numérique pour réfléchir ensemble !
Le numérique est un outil incroyable, il permet de proposer tous nos écrits à tous, quelles que soient les distances qui nous séparent. Nous pouvons le faire gratuitement : ainsi il n’y a plus aucune barrière. Oui, l’outil informatique est un véritable moteur en littérature, et nous pousse à nous dépasser, à créer, à être dynamiques. Mais il ne suffit pas de dépasser les cadres classiques de diffusion des textes, il faut aussi repenser le genre lui-même. Voilà trop longtemps que nous avons été enfermés dans le théâtre, le roman, la poésie. Ces genres sont sclérosés à présent, ils freinent les auteurs, enferment les lecteurs dans la paresse. Oublions cela, choisissons la liberté totale, le dénoncé. Le dénoncé est un mélange des trois genres, il a la force de l’oralité théâtrale, la puissance d’images de la poésie, tout en reposant sur l’assise narrative du roman. Ce genre, qui évacue le personnage de l’auteur, se veut surtout regard sur notre monde, réflexion sur notre monde.
N’oublions pas que la pensée et les enjeux critiques sont au centre de tout art. Une pure réflexion littéraire serait obscure et coupée des réalités.
En dernier lieu, il faut peut-être se détacher des instituts, afin de ré-apprendre à nous interroger. Nous poser des questions, ne jamais cesser de re-penser nos sociétés, sinon nous irions à la manière des automates. Nous pouvons penser ensemble, car le groupe est toujours plus enrichissant. Le numérique permet de repenser la place de l’auteur, l’implication du lecteur. Car celui-ci ne doit plus être actif, mené par la main par la publicité. Le lecteur doit redevenir actif. Il est au centre de l’art, pas l’auteur. L’auteur, au contraire, s’efface. Il ne parle plus de lui-même, sujet creux, sujet sans importance, mais il parle de nous, de notre monde. Interrogeons nos sociétés, partout.
Ecole de l’Absolu