La CGRR tient Conseil d’Administration ce jour, l’occasion d’une petite interview de son Directeur Général
A l’occasion des 20 ans de présence “permanente” dans les îles du Nord, la CGRR fait le bilan de son activité avec l’organisation d’un Bureau du Conseil d’administration décentralisé qui se tient ce jour à la Médiathèque Territoriale.
C’est pour nous aussi l’occasion de revenir sur ce qu’est la CGRR au travers d’une interview à peine orientée de Monsieur Joel DESTOM, directeur général de la caisse générale de retraite par répartition Guadeloupe, Saint-Martin et Saint Barthélemy, cette répartition si souvent menacée depuis quelques années.
Cet échange porte en son sein tous les enjeux locaux qui accompagnent la problématique et permettent d’un peu mieux cerner les convoitises existantes autour du domaine d’activité de la CGRR, surtout à Saint-Martin où l’expérience statutaire peut laisser à penser que des espaces de liberté peuvent encore être conquis à force de lobbying bien mené et visiblement largement entretenu par l’ouverture large du Président de la République lors de sa venue récente.
• La CGRR vient de fêter ses 40 ans, quelle est l’histoire de son implantation à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy ?
Joel DESTOM – Depuis l’Accord National Paritaire du 8 décembre 1961, les salariés de France hexagonale bénéficient d’un régime de retraite complémentaire à celui de la Sécurité Sociale. En 1973, sous l’impulsion des partenaires sociaux locaux, il est étendu à nos territoires.
La CGRR ouvre donc ses portes le 1er juillet 1974. Les activités se développent rapidement et l’arrivée de l’informatique permet de rendre les équipes autonomes. La CGRR organise des permanences régulières à Saint Martin et Saint Barthélemy dès 1977.
Le développement économique justifiera l’ouverture des agences de Saint Martin et de Saint-Barthélemy en 1995 pour le renforcement et l’affirmation, sans aucune ambigüité, d’une « proximité permanente ».
Pendant toutes ces années, ce sont les principes de solidarité qui ont orientés tous les choix réalisés au bénéfice des clients de la CGRR, les entreprises, les salariés et les retraités. Rappelons-le, ces principes ont permis à la CGRR de verser immédiatement des retraites, en complément de celle versée par le régime général de la Sécurité Sociale, à tous les anciens salariés concernés.
• Quelles ont été les principales actions fortes en direction des chefs d’entreprise, des salariés et des retraités des îles du Nord ?
Joel DESTOM – L’environnement de la retraite complémentaire est en constante évolution sous la double conjonction des impulsions propres aux régimes et de celles des projets nationaux. Au fil des années, les actions ont été fort nombreuses. Quelques réalisations récentes peuvent illustrer le dynamisme de la CGRR :
• le contexte actuel de crise avec une croissance faible, une baisse du nombre d’actifs et une augmentation de celui des retraités, complique la tâche de la caisse. Quels sont les enjeux des prochaines années ?
Joel DESTOM – La CGRR, résolument inscrite dans un système de solidarité nationale, n’échappe en rien aux contraintes générales qui s’imposent pour une bonne gestion de la retraite complémentaire.
Le vieillissement de la population, l’impact de la situation économique sur l’emploi et les salaires, la courbe d’évolution du chômage sont autant d’éléments déterminants pour l’avenir. Cette réalité est la base du partage sur les efforts à consentir par chacun.
Je pense que demain, un peu plus qu’aujourd’hui, l’engagement doit traduire les valeurs et les principes inscrits dans notre code génétique. Le respect de la mission d’intérêt général, l’investissement auprès des clients, la mutualisation et un à priori favorable pour les relations inter régimes y figurent en bonne place.
A Saint Martin et à Saint Barthélemy, la CGRR est un des symboles du pacte social sur lequel repose notre modèle de société. Je souhaite que ce symbole institutionnel s’adapte et contribue à la pose de paravents efficaces pour contrarier la progression d’éventuelles dérives individualistes.
• Une nouvelle réforme de la retraite est-elle prévisible ?
Joel DESTOM – Les régimes ne peuvent se permettre d’accumuler des déficits, ni d’attendre des financements exceptionnels. Avec la répartition, il y a une contrainte quasi-permanente d’équilibrage des charges et des ressources courantes.
L’examen des marges d’ajustement à court et à long terme, pour assurer les équilibres et ne pas faire courir de risques aux retraités et futurs retraités, est une priorité des partenaires sociaux. Dès lors, ils auront toujours à cœur de prendre les décisions nécessaires.
Les partenaires sociaux gestionnaires ont récemment négocié une série de mesures conservatoires « de sauvegarde et de responsabilité ». Ils ont, entre autres, examiné les questions relatives à l’organisation, à la rationalisation des coûts de gestion et aux évolutions paramétriques des régimes AGIRC-ARRCO.