Attentat en Isère : Yassin Salhi a envoyé un selfie avec la tête de la victime
Yassin Salhi après avoir décapité son patron s’est pris en photo avec la tête de la victime, ont révélé des sources proches du dossier.
Yassin Sahli, qui a causé vendredi une explosion dans une usine chimique de Saint-Quentin-Fallavier où il travaillait et où a été retrouvée la dépouille décapitée de Hervé Cornara, devrait passer 96 heures en garde à vue, durée autorisée en matière de terrorisme.
Rien ne laisse penser qu’il ait été accompagné d’un complice vendredi sur le site de l’attentat mais les enquêteurs cherchent à déterminer d’éventuelles complicités, en France comme à l’étranger. Ce selfie a notamment été envoyé vers un numéro canadien, a-t-on appris de sources proches du dossier. Cependant, ce numéro est probablement un simple relais vers une autre destination.
Fiché de 2006 à 2008 par les services de renseignements pour radicalisation, Yassin Salhi, originaire du Doubs et fraîchement arrivé à Saint-Priest, dans la métropole lyonnaise, avait de nouveau été repéré entre 2011 et 2014 pour ses liens avec la mouvance salafiste lyonnaise. Il s’était radicalisé à Pontarlier (Doubs) au début des années 2000 au contact d’un homme soupçonné d’avoir préparé avec des militants d’Al-Qaïda des attentats en Indonésie.
A quelques dizaines de kilomètres, à Fontaines-sur-Saône où vivait Hervé Cornara, on décrit cet homme de 54 ans, marié et père d’un fils d’une vingtaine d’années, comme un type “affectueux, généreux”, engagé dans la vie de ce quartier HLM où vit toujours sa maman, 87 ans.
La barbarie dans toute sa splendeur sur le sol français est désormais un fait établi pour ceux qui en doutaient après l’attentat de Charlie hebdo en début d’année. ” Nous sommes en guerre ” avait déclaré début juin l’ancien directeur de l’Ecole de guerre, le général Vincent Desportes. “ Les Français imaginent que parce qu’ils ont tué la guerre chez eux depuis soixante-dix ans, la guerre est morte. C’est faux ! Ils doivent prendre conscience de la montée des périls. Le feu a pris autour de l’Europe.”