COP21 : Les journalistes ne disent absolument pas ce qui c’est véritablement passé cet après-midi
Je viens de rentrer de Paris, j’allume les infos et évidemment les journalistes ne disent absolument pas ce qui c’est véritablement passé cet après-midi.
Vers midi nous nous sommes retrouvés place de la République dans une atmosphère bon enfant, les gens mangeaient, discutaient, chantaient et dansaient. Assez rapidement les CRS ont bloqué toutes les rues adjacentes à la place de la République, je dis bien toutes les rues avant de bloquer les entrées de métro.
Nous avons décidé de faire une marche sur la place en tournant en rond en scandant des slogans, la manifestation interdite s’étant transformée en manifestation “obligatoire”. Au bout d’un moment nous avons essayé de nous engouffrer dans une rue, les CRS ont gazés ceux qui étaient devant deux fois ce pourquoi quelques manifestants ont balancé une barrière métallique, nous nous sommes refait gazer. Nous avons repris notre petite marche autour de la place sans possibilité de sortir, les CRS ont donc commencé à envoyer des grenades lacrymogène dans la foule ce qui a provoqué des envois de projectiles de la part des manifestants.
Quelques centaines de manifestants ont réussi à sortir de la place dont moi. Les autres ont été pris en tenaille entre les CRS qui bloqués la place et ceux qui chargés au milieu. Avec les manifestants qui ont réussi à sortir nous avons entamé une marche dans les rues de Paris avant de nous faire rattraper par les CRS 10 minutes plus tard. Nous sommes partis dans une rue avoisinante avec des amis.
Entre temps ceux qui étaient place de la République ont continué à être coincé sur la place et à se faire gazer, matraquer et arrêter, les cars étaient de toute façon prêt bien avant le début du rassemblement pour embarquer le plus de monde possible en garde à vue.
Il n’était donc pas questions de groupuscules d’extrême gauche ou de black blocs mais bien de manifestants coincés sur la place de la République sans possibilité de sortir et se prenant des gaz lacrymogènes.
On essaie de faire pleurer dans les chaumières en parlant du mémorial de la place de la République saccagé, c’est faux, certains manifestants ont en effet pris des petites bougies pour les lancer (qui nous dit qu’ils n’étaient pas de la police?), mais ce n’est rien comparé à la manière dont l’État salit la mémoire de ceux qui ont perdu la vie dans les attentats parce qu’ils ont été incapables de protéger la population et parce qu’aujourd’hui ils profitent de l’État d’urgence pour bafouer les droits de l’homme, traiter les militants écologistes comme de véritables terroristes et nous empêcher d’exercer notre droit de manifester en marge d’une conférence où les décisions prises auront d’importantes conséquences sur l’avenir de notre planète et de nos vies.
A. Lopes