La cgt : Le couac du clan Valls / Hollande
Au coeur de la contestation du projet de loi travail, le conflit autour des sites pétroliers s’est encore durci mardi, avec une intervention policière musclée pour débloquer le site pétrolier de Fos-sur-Mer dans le Sud-Est, tandis que les difficultés d’approvisionnement des stations-service s’étendaient.
“D’autres sites pétrolier seront libérés”, a promis Manuel Valls sur Europe 1, qui a réaffirmé qu’il n’y aurait pas de retrait du projet de loi travail.
Le gouvernement multiplie les déclarations sévères à l’égard du mouvement et en particulier envers la CGT, le Premier ministre évoquant un syndicat dans une impasse qui prend en otage les consommateurs et l’économie du pays, tandis que François Hollande a dénoncé sur France Culture un blocage décidé par une minorité.
La veille, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron avait appelé à laisser avancer la France qui travaille tandis que Michel Sapin des finances évoquait des blocages illégitimes.
A Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, la raffinerie Esso et le dépôt de carburants, dont les accès étaient occupés depuis lundi par des militants cégétistes, ont été dégagés mardi matin.
Selon la préfecture de police, Les forces de l’ordre ont rencontré une résistance importante. Des jets de projectiles, feux de palettes et de pneus, les manifestants ont utilisé des grenades lacrymogènes et des canons à eau pour repousser les forces de l’ordre.
Le bilan est relativement lourd avec plus de sept blessés parmi les policiers. Il y aurait quelques blessés du côté des manifestants, frappés à coups de matraques, selon la CGT, qui a dénoncé un usage inacceptable de la violence.
Peu après 06H00, les barrages étaient levés, selon la préfecture de police, des camions citernes et d’autres véhicules, bloqués aux ronds-points environnants, recommençaient à pénétrer dans les sites d’approvisionnement.
“C’est un déni de démocratie”, a réagi Serge Coutouris, responsable CGT des dockers du golfe de Fos, joint par l’AFP, annonçant que “d’autres formes d’action étaient envisagées”.
“On n’est pas coupé des salariés, les grèves se votent à la majorité”, a souligné Philippe Martinez, le leader de la CGT, sur RMC et BFMTV, estimant que le durcissement des actions ces derniers jours intervenait après un manque d’écoute et un refus de débattre.
Avant la huitième journée nationale de mobilisation programmée jeudi par l’intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL, il a également fustigé le “jeu dangereux” de Manuel Valls.
Un bras de fer c’est clairement engagé entre le gouvernement et le syndicat et pourrait bien se durcir face à un ministre qui confirme : “pas de retrait du projet de loi travail”.
Invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV-RMC, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a appelé à une “généralisation de la grève dans tous les secteurs”. La réponse ferme de Martinez projet des jours sombres pour le gouvernement…