Le bras d’honneur de Benalla ou le revers pervers du 2.0 ?
La réflexion s’impose, froide et sans émotion. Nous devons garder notre libre arbitre, la vie 2.0 nous lobotomise affreusement alors j’ai pris quelques instants pour vous livrer un ressenti sur l’affaire “Benalla”.
Médiapart titre buziquement : “[EXCLUSIF] Les conversations qui font trembler l’Élysée” ou encore “Affaire Macron-Benalla: les enregistrements qui changent tout” sans oublier “Panique pour un contrat russe” avec un chapea d’article à la une du canard “Macron, contrat russe, violences du 1er Mai… Une enquête de plusieurs mois de Mediapart, qui repose sur une dizaine de sources indépendantes et de nombreux documents inédits, dont des extraits sonores, jette une nouvelle lumière sur les dessous de l’affaire Benalla. Révélations. “
L’effet a été immédiat, au point de “planter” le site de Médiapart ce matin, tant la société civile française est en attente de ces révélations extraordinaires qui vont changer leurs vies. En tout cas, c’est ce qui semble ressortir en lisant ci et là les commentaires sur les réseaux sociaux.
Bref, les enregistrements audio disponibles dans l’article sont effectivement très à charge pour Benalla & Crase, enfin pour toute la clique de ces 007 Français (oui, cela existe, n’en déplaise aux bisounours). Sauf que cela sonne faux, c’est un peu trop à charge justement. Cela me rappel DSK (ex futur président), Fillon (idem…), Sarkozy (bien fait pour lui na…) et d’autres, qui ont chacun leur tour fait la une de cette presse républicaine (sans jeu de mot…) ces derniers temps.
Il est sûr en effet qu’ils ne sont pas blanc blanc mais bon, ils ont été instantanément accusés à charge (eux aussi, du lourd !) des enfoirés de seconde zone, responsables du frigo vide de toutes ces familles en difficultés en mal de reconnaissance du ventre vide (sauf pour DSK, quoi que… Anne pourrait nous en dire des encyclopédies non ?)
2.0
Dans la vie 2.0, nul besoin d’être issu des universités respectées pour leur neutralité intellectuelle, il suffit d’une photo illégale prise avec un smartphone (oui, il est illégal de photographier une personne et de rendre public le cliché..) associée d’un commentaire, parfois sorti totalement du contexte, pour que les réseaux sociaux s’empressent de colporter le scandale du siècle qui devient viral sur la toile plus vite que pour le dire. Il est loin le temps des télex qui crépitaient dans les salles de presses du bon vieux temps où les journaleux pro politiques étaient identifiés du peuple, détestés par les uns, adulés par d’autres et où la fameuse (fumeuse ?) déontologie de journalistes “neutres” rendait vérifiable et véridique certaines tribunes de la presse écrite.
Aujourd’hui, le menu servi est tel qu’il est impossible dans les débats d’idées facebookiens de percevoir la vérité de l’enfumage, et encore moins d’y déceler un semblant d’humanisme. Facile alors de lancer un pavé dans la mare nauséabonde et de déglinguer instantanément des familles entières sous prétexte d’état ou d’idée. En tout cas plus facile de bousiller que de construire. Par ailleurs, les images éphémères qui découlent de l’information à grande vitesse sont tellement partout au quotidien (la pub se gargarise de ce système en prenant les codes de cette société en mal d’information papier chiotte.) que l’humain oublie de penser. Il n’est plus nécessaire de retenir le numéro de téléphone de votre toubib, votre “smart” le fait pour vous.
Benalla (L’affaire)
L’affaire Alexandre Benalla est un bras d’honneur au système ? Probablement oui, sur la forme en tout cas, car sur le fond, c’est peut-être juste le reflet d’une société en mal de reconnaissance, où les uns décident pour les autres, sans rien respecter, en méprisant son prochain. Ce n’est pas le fait de l’équipe “en marche” (quoi qu’en en terme de respect des codes…), les derniers présidents sont des présidents par défaut, leurs gouvernements de copains et d’intentions économiques, d’égos et d’arrivistes en mal de carrière se moquant éperdument des dégâts collatéraux occasionnés au peuple, à la société, au pays en prenant la place sur la chair du grand vénérable.
Pourtant, l’on peut croiser parfois à l’intérieur de ces bulles de pouvoir, ces femmes, ces hommes qui croient à des valeurs, qui s’investissent, se mettent en danger, pour leurs convictions, leurs rêves et qui finissent par démissionner ou se retrouvent suicidé a leur tour numériquement.
L’affaire Benalla est l’affaire des affaires de la société 2.0, ni plus, ni moins. Elle dérange, fait vomir les plus fragiles, interroge sur votre état d’âme et la compassion qu’il vous reste après cette dure journée mal payée. C’est l’affaire des vieux rêves de chacune qui imaginent un jour ce qu’ils feraient en gagnant plusieurs millions au loto. Pour autant, rien ne vous empêche d’aller flirter avec ces enfoirés du système pour peu que vous ayez les capacités de survivre dans ce monde de crabes où tout est surfait et snobinard. Encore faut-il être capable de fermer les yeux dans votre lit sans penser plus loin que la commode louis 15 qui brille dans le coin de la pièce.
L’affaire Benalla n’est qu’une fumerolle de ceux qui décident pour vous, car nous avons laissé la république décider sans nous. La démocratie était une belle idée qui semble laisser la place à la médiocrité citoyenne où quelques marchands ambulants arrivent à nous vendre leurs merdes. Rassurez-vous, Alexandre Benalla n’est pas plus responsable que bien d’autres qui rêvent de prendre sa place, il est juste un pan de la perversité du 2.0.
Enfin, j’aurais bien copié ici l’article fumant de médiapart mais je doute que le média tolère le copier-coller, je vous invite alors à aller ICI, car grâce à un internaute qui ne s’ennuie pas de cet aspect économique, trop fier de faire à son tour le buzz avec le travail des autres, nous permet de lire gratuitement cet article à charge, il faut le dire. En fait, tous des enfoirés non ?
Au fait, moi aussi je profite du buzz Benalla, merci google actu…