D’après le New York Times (NYT), qui a révélé jeudi soir que le dossier d’accusation était “sur le point de s’effondrer”, il ne fait pas de doute qu’une relation sexuelle a bien eu lieu entre l’ancien patron du FMI et son accusatrice, samedi 2 juillet.
Mais les enquêteurs soupçonnent la jeune femme d’être impliquée dans des activités criminelles tels que trafic de stupéfiants et blanchiment d’argent. Plusieurs individus ont déposé, au cours des deux dernières années, de l’argent liquide, pour un total de 100.000 dollars, sur son compte en banque, selon le très sérieux quotidien américain. Nafissatou Diallo aurait aussi menti dans sa demande d’asile aux Etats-Unis, où elle vit depuis 2002.
“Une prostituée” ?
Le New York Post, dans un article publié ce samedi matin, dispose d’une source qui indiquerait qu’elle est en fait “une prostituée“, réputée pour “recevoir des pourboires d’un montant extraordinaire” pour sa fonction. Toujours selon la même source, Nafissatou Diallo bénéficierait de dépenses de beauté qui seraient couvertes “par des hommes qui ne lui sont pas particulièrement reliés”.
Lors d’une conversation téléphonique avec un homme condamné pour trafic de drogue, “elle [avait] discuté de l’intérêt de poursuivre les accusations” contre Dominique Strauss-Kahn moins de 24 heures après le début du scandale, a ajouté le journal.
Quand la conversation a été traduite -ce qui a pris toute la journée de vendredi- les enquêteurs étaient alarmés. La victime présumée affirme au téléphone “Ne t’inquiète pas, ce type a plein d’argent. Je sais ce que je fais”, déclare le journal.
La réponse de l’avocat
L’avocat de la plaignante a qualifié de “mensonges” les informations selon lesquelles elle serait mêlée à des trafiquants de drogue.
Kenneth Thompson, a admis vendredi 1er juillet que l’affaire paraissait compromise. “Nous pensons que le procureur du district pose les fondements d’un non-lieu”, a reconnu Maître Thompson. Il a cependant maintenu les accusations de sa cliente, assurant qu’elle n’avait pas “changé un seul mot” à sa version des faits. Il a précisé avoir “des preuves matérielles” des crimes sexuels reprochés à l’ancien ministre.
Maître Thompson a rapporté que sa cliente lui avait dit: “Je vais me montrer devant les caméras pour dire au monde entier ce qu’a fait Dominique Strauss-Kahn”.
“Des descendants d’érudits musulmans”
Depuis la Guinée, un de ses frères a aussi catégoriquement rejeté les informations du quotidien. “C’est archi-faux. Nous sommes des descendants d’érudits musulmans très pieux, nous ne pouvons pas nous laisser emporter par le gain facile de l’argent“, a expliqué Mamadou Dian Diallo.
Dès le début de l’affaire, des rumeurs circulaient sur une possible machination ourdie par des rivaux politiques. Mais rien ne permet d’appuyer cette version des faits, selon les enquêteurs cités par le New York Times.