Révélation du CAN84 : Tricastin est une poudrière
Tricastin est une poudrière atomique qui menace toute la Provence et le pays. On a frôlé la catastrophe au mois de mai.
Le Collectif antinucléaire de Vaucluse (CAN84) vient de mettre la main sur les courriers que l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) a adressés à la direction de la centrale nucléaire du Tricastin depuis le début 2011: atterrant ! La situation est catastrophique en matière de sécurité des salariés et des populations riveraines ; incontrôlée en matière de pilotage ordinaire au quotidien ; dangereuse du fait de sa vétusté, de fissures dans le béton et de non-respect des normes et réglementations. On a frôlé la catastrophe nucléaire au mois de mai alors que celle de Fukushima se poursuivait. Le CAN84 décide de rendre public ces documents et exige à nouveau la fermeture du site nucléaire du Tricastin.
Les dernières inspections de l’Autorité de Sûreté Nucléaire conduites depuis le début de l’année révèlent l’ampleur de la menace :
- béton des murs éclaté en nombreux endroits, lacunes en matière de surveillance des activités sous-traitées et du respect des règles de radioprotection, non prise en compte ni validation des modifications dans les opérations, non-respect des plans de qualité lors des interventions,
- absence de documents justificatifs, irradiation des intervenants, balisage non-conforme aux prescriptions radiologiques au dessus de la piscine du bâtiment réacteur (BR), mauvaise coordination entre les intervenants notamment intérimaires,
- absence d’appareil de contrôle de radioactivité lors de leurs interventions et absence de suivi mensuel de l’ensemble des appareils de radioprotection rendant caduques les mesures de radioactivités,
- fuite radioactive sur des vannes et dissimulation de la réalité, absence de procédures dans le cas d’une indisponibilité prolongée d’une source principale externe,
on effectue les contrôles de radioactivité en quelque sorte au pif ou à la couleur de la peau.
Le Collectif antinucléaire de Vaucluse (CAN84) a passé au crible les dix dernières inspections menées par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) depuis le début de l’année 2011 sur le site du Tricastin. Le tableau est effrayant et devrait conduire à l’arrêt immédiat des réacteurs nucléaires.
Comment dans un tel état de non-maîtrise et de délabrement des installations, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a pu donner son autorisation de poursuivre l’exploitation du réacteur n°1 dix années supplémentaires en août 2009?
Pourquoi, les 4 réacteurs du Tricastin sont maintenus en activités alors qu’ils ne produisent pas tous d’électricité pour la population ou les besoins des entreprise mais servent à la nouvelle unité “Georges Besse 2” d’enrichissement par centrifugation du terrible combustible (Mox et Uranium 235) qui fait ses ravages à Fukushima?
Pourquoi l’ASN s’apprête-t-elle à donner son feu vert à la poursuite d’autres réacteurs sur Tricastin alors qu’elle affirme que plus de 30 corrections déterminantes et guère réalisables financièrement et techniquement doivent être conduites?
A quoi joue-t-on? Par quelle magie et sous quelle connivence technico-politico-économique l’ASN bafoue-t-elle ses propres constatations? La vie des travailleurs du site et des populations, de la région et au delà est en jeu.
Depuis janvier 2011, les documents que s’est procuré le CAN84 accusent.
Le Collectif antinucléaire de Vaucluse (CAN84) tire la seule conclusion logique de ces menaces au quotidien sur la vie et la santé : arrêt immédiat, inconditionnel et définitif des réacteurs du Tricastin, parmi les plus âgés du pays. C’est une exigence sanitaire, de santé publique, de protection de la vie. Avant l’apocalypse nucléaire en Provence.
Tout le détail des alertes mois par mois, réacteur par réacteur et les courriers de l’ASN à EDF sur le site www.coordination-antinucleaire-sudest.org
Source CAN84