JMJ: immense messe finale à Madrid, les prochaines à Rio
MADRID — Environ un million et demi de jeunes catholiques, selon le Vatican, ont assisté dimanche dans la ferveur, sous le soleil revenu après un violent orage, à une immense messe célébrée par le pape en clôture des Journées mondiales de la Jeunesse à Madrid.
“J’aimerais pouvoir vous rencontrer dans deux ans” à Rio, a dit Benoît XVI, âgé de 84 ans, aux 10.000 Brésiliens présents, en annonçant les prochaines JMJ à Rio de Janeiro en 2013. Les jeunes Brésiliens présents ont exulté, applaudi, chanté, agitant leurs drapeaux jaunes et verts.
Le Brésil est le plus grand pays catholique au monde, mais les évangélistes y progressent rapidement. La croix des JMJ a été remise par des jeunes Espagnols de rouge vêtus à des jeunes Brésiliens en jaune.
Benoît XVI était arrivé en papamobile au milieu de la foule bigarrée de jeunes de 193 pays, qui venaient de passer une nuit blanche sur la base aérienne de Cuatro Vientos.
Il était monté sur l’immense estrade blanche surmontée d’un arbre de vie, symbolisant la croissance de la foi, mais dont la construction coûteuse a été critiquée par le camp laïc.
Au milieu de centaines d’évêques et de prêtres, le pape, portant une chasuble jaune dorée, paraissait fatigué. Il fermait parfois les yeux pendant les lectures et les témoignages.
Selon le Vatican, citant des évaluations de la police espagnole, les participants à la veillée et à la messe pourraient avoir été jusqu’à 1,5 million.
Dans la marée humaine, le plus grand rassemblement jamais organisé en Espagne, le recueillement le disputait à la fatigue. Comme le veut le pape, la liturgie a été classique, solennelle, sans innovations, avec certaines prières en latin.
“J’espère que vous avez pu dormir malgré le mauvais temps. Je suis sûr que ce matin vous vous êtes réveillés en levant plus d’une fois les yeux au ciel, pas seulement les yeux mais aussi le coeur”, avait lancé de bonne humeur le pape à son arrivée.
En présence du roi Juan Carlos et de la reine Sofia, Benoît XVI a demandé aux jeunes catholiques de travailler “dans la communion de l’Eglise”.
“On ne peut pas suivre Jésus en solitaire”, a-t-il prévenu, alors que l’Eglise est divisée en multiples tendances, progressistes et conservatrices.
“N’ayez pas peur d’être catholiques”, soyez “des témoins courageux et sans complexes, authentiques et crédibles”, a-t-il recommandé en français après l’Angelus. “La foi n’est pas une théorie”, a-t-il ajouté en allemand, et en portugais il a averti les jeunes catholiques qu’ils allaient “se sentir à contre-courant” dans “la culture relativiste qui renonce à chercher et posséder la vérité”.
La nuit à la belle étoile avait été courte, dans des conditions spartiates sur l’immense esplanade à huit kilomètres de Madrid.
Le violent orage qui avait perturbé samedi soir la veillée, arrachant la calotte blanche du pape, a eu de sérieuses conséquences sur l’organisation.
Sept pèlerins ont été légèrement blessés quand s’est écroulée l’une des 17 tentes où l’adoration du Saint-Sacrement était proposée aux jeunes. D’autres tentes où les hosties étaient entreposées ont été endommagées.
Du coup, des stocks d’hosties manquaient pour la communion.
En raison d’indispositions dues à la chaleur, 1.580 pèlerins ont eu recours aux services sanitaires et 50 ont été hospitalisés, selon la sécurité civile espagnole.
Le pape n’avait pas semblé déstabilisé par le violent orage. Il était resté souriant, sous un grand parapluie blanc. Selon son porte-parole, le père Federico Lombardi, “le pape est très favorablement impressionné par la résistance des jeunes et leur prière”. Les pèlerins parlaient souvent de l’orage comme d’un signe divin. “Cette pluie a été comme une bénédiction. On avait eu tellement chaud”, résumait Ryoko Hasunuma, une religieuse japonaise.
Face à l’affluence, des milliers de jeunes n’avaient pas pu rentrer samedi soir sur l’aérodrome, ce qui a créé une grande frustration. Certains ont suivi la cérémonie depuis un autre terrain proche.
Source AFP – Jean-Louis DE LA VAISSIERE