U.D.: PATRIMOINE ET CENTRE-VILLE
Notre Commission du Patrimoine, de la Culture et de la revitalisation des espaces commerciaux, co-présidée par Mme Myriam Hérault et M. Christophe Henocq, remet aujourd’hui un premier rapport intitulé «Patrimoine et centre-ville». La culture ainsi que les revitalisations dirigées vers les autres quartiers feront l’objet d’un second volet dans quelques semaines.
Il était nécessaire, que nous réfléchissions en amont a la mise en place d’une véritable politique patrimoniale et également, que nous proposions des idées pour la revalorisation de Marigot, cœur de Saint-Martin.
LE PATRIMOINE:
Le patrimoine est l’héritage commun d’un groupe ou d’une collectivité qui est transmis aux générations suivantes. Il peut être de nature très diverse : culture, histoire, langue, système de valeurs, monuments, oeuvres artistiques… Nous estimons que la conservation du patrimoine bâti, du patrimoine immatériel et du patrimoine naturel, la concertation des différents intervenants en vue de la protection de ces patrimoines et l’éducation du public à la valeur du patrimoine en général doit s’inscrire dans toutes les politiques de la Collectivité. La conservation du patrimoine participe à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens, en s’intégrant comme un élément dynamique dans la mise en place de notre politique économique, sociale et culturelle. La Fondation du Patrimoine de Saint-Martin, dont il faut souligner la persévérance, la réflexion, l’engagement et le courage, est un des éléments clé sur lesquels nous souhaitons nous appuyer pour diffuser le message pédagogique nécessaire a une meilleure connaissance de ces patrimoines et a leur mise en valeur par tous les citoyens comme par nos élus. A Saint-Martin tout le monde aime, en particulier les politiques, parler de culture et de patrimoine. Mais quand arrive l’heure des décisions, budgétaires notamment, les actes ne suivent guère les paroles. Daniel Gibbs, alors responsable du Pôle économique et touristique s’est déjà appuyé sur la Fondation pour la remise en état de la signalétique et des affuts de canons du Fort Louis, monument historique tombé a l’abandon, bien que visité par des dizaines de milliers de touristes chaque année. C’est également Daniel Gibbs qui a initié la signature d’une convention entre la Fondation et la Collectivité garantissant chaque année l’engagement de fonds afin qu’un travail sur la réhabilitation des vieilles maisons de Saint-Martin soit accompli. En préambule, une étude présentant l’inventaire des maisons anciennes de Saint Martin a été commandée. Ce Rapport existe. Cette Convention a été signée par le Président Gumbs. Encore s’agit-il maintenant de la mettre en œuvre. D’autant que la Collectivité va récupérer, en 2012, tous les pouvoirs dévolus au territoire en ce qui concerne l’urbanisme. A ce sujet, n’oublions pas que notre politique en matière d’urbanisme est et sera, le miroir de nos réelles préoccupations en matière de préservation patrimoniale. Depuis les 5 dernières années nous constatons que la notion de patrimoine n’a pas beaucoup préoccupé nos élus. Comme, malheureusement, dans plusieurs autres secteurs de la vie saint-martinoise, nous constatons un manque flagrant de continuité, de vision et de volonté politique. LÀ AUSSI LE CHANGEMENT S’IMPOSE. LES ACTIONS A ENTREPRENDRE. Nous nous attachons ici à définir les actions urgentes à mettre en œuvre. Celles-ci touchent prioritairement le patrimoine bâti. – Inventorier, Classer et protéger les témoins de l’identité Saint-Martinoise : Demander le classement de certaines zones de Marigot en AMVAP, Aires de Mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine est urgent. Cette procédure mise en place en collaboration avec l’Architecte des Bâtiments de France peut prendre plusieurs mois, mais ne nous empêche pas d’agir en attendant. Le classement de ces zones permettra d’actionner un dispositif du type de celui mis en place par la loi Malraux depuis 1962, permettant une défiscalisation de 100% des investissements privés réalisés sur le bâti ancien à caractère patrimonial. La Fondation du Patrimoine a déjà procédé à l’inventaire d’une grande partie des maisons anciennes, inventaire qu’il nous faudra compléter pour certains quartiers. Le travail d’identification est terminé pour : Marigot, Saint-James, Grand Case et Quartier d’Orléans. – Après cette première phase, il s’agit de mettre en œuvre la restauration, la mise en valeur et la protection des bâtiments historiques les plus remarquables. Cette politique patrimoniale valorisant notre bourg principal et nos quartiers contribuera à apporter une valeur ajoutée considérable à l’offre touristique de Saint Martin, une fierté de notre population et une amélioration de notre cadre de vie et de notre environnement urbain. Nous devons réhabiliter les immeubles décrépits et abandonnés, régir les nouvelles constructions et rénovations et appliquer strictement les règlements de salubrité publique. L’occasion nous en est fournie dans le cadre des discussions pour l’adoption du nouveau PLU en 2012. – LA NOUVELLE GOUVERNANCE PROPOSÉE PAR L’UD, QUI PRÉVOIT NOTAMENT LA CRÉATION D’ANNEXES DE QUARTIERS, S’APPUIERA ÉGALEMENT SUR LES RESPONSABLES DES CONSEILS DE QUARTIERS EN MATIERE DE POLITIQUE PATRIMONIALE. ICI LE CENTRE-VILLE. Marigot était jadis une petite ville belle et attractive. N’ayons pas peur des mots : Marigot est aujourd’hui en décrépitude, n’a ni cachet, ni âme, nie vie qui puisse faire dire aux touristes et aux saint-martinois qu’elle est encore belle aujourd’hui. Certains l’ont déjà affublée du surnom de Ghost Town, la ville fantôme. Conscients du rôle important que doit jouer notre identité culturelle dans notre stratégie touristique, nous allons lui rendre son âme et son cachet en actionnant, en préambule puis parallèlement le futur développement du Front de mer. Un tel projet visant d’abord à améliorer et augmenter notre capacité d’accueil de touristes par la mer ne peut atteindre sa finalité, c’est-à-dire attirer des touristes vers quelque chose d’unique, en laissant, à quelques pas du nouveau développement, un centre-ville fantôme. D’ailleurs, le projet présenté par le Pôle économique du temps de Daniel Gibbs INCLUAIT la revitalisation de Marigot. Tout le monde semble l’avoir oublié. Nous nous engageons donc à actionner SIMULTANÉMENT LES DISPOSITIFS QUI PERMETTRONT LA MISE EN VALEUR DU VIEUX MARIGOT ET CEUX LIES AU DÉVELOPPEMENT DU FRONT DE MER : Le centre-ville doit être re-paysagé. Des corridors de fraîcheur et d’ombre doivent y être développés. Des rues ou parties de rues deviendront piétonnes ou semi-piétonnes en ménageant des heures réservées à la circulation et aux livraisons avec un maintien de l’accès pour les résidents riverains munis d’un pass. |
Nous devrons créer des places de parking a la périphérie de la ville, des parcs, des espaces verts et des promenades dans le cadre existant, contribuant a générer un environnement frais et convivial vecteur d’échanges et de cohésion sociale. Un éclairage suffisant et autonome devra permettre que maintenir une activité nocturne dans la ville, contribuant au dispositif de mise en sécurité sur lequel nous reviendrons plus en détail. Des toilettes publiques devront être installes dans les secteurs les plus fréquentés. Une veritable brigade de propreté sera mise en place.
Nous investirons dans de nouveaux parkings gratuits en périphérie, d’ou partiront des navettes (petit train)a la découverte de la vieille ville. Nous étudierons la mise en place de pistes cyclables partout ou cela sera possible sur le territoire, ainsi que la mise en place de vélos en libre-service (genre Vélib)
Sur le front de mer, notre priorité sera de mettre en place une veritable zone de débarquement et d’embarquement des touristes. De nouvelles de zones de taxis seront mises en place
Une brigade piétonne de la police territoriale organisera une véritable surveillance par ilotage et offrira un service de proximité permettant d’améliorer la sécurité dans la ville. Des brigades de style «anges gardiens» pourront compléter ce dispositif associe a la mise en place récente de caméras fonctionnelles et de guérites ou postes de gardes en périphérie et dans les zones principales de stationnement.
Le commerce :
En collaboration avec la Chambre Interprofessionnelle, des formations qualité/service seront proposées à destination des commerçants et de leurs employés. Il nous faudra également revoir, en concertation, l’adaptation des heures d’ouverture en centre ville. L’affichage des prix en euro et en dollar devra être autorisé officiellement.
Des crédits d’impôt seront proposes pour favoriser l’investissement et l’amélioration de la qualité des produits locatifs.
Nous créerons des taxes et amendes pour les propriétaires négligents n’assurant pas la propreté de leur bien, maintenant la vacance des terrains ou maintenant leur bien hors du parc locatif.
L’art et le divertissement :
Un zonage artisanal et culturel (galeries, cafés, secteurs historiques) de la ville permettra le développement d activités de production locale et l’orientation du public touristique vers ses secteurs porteurs d’identité culturelle et de savoir faire endémique.
La structuration du centre ville passera par la création de corridors d’intérêt pour favoriser la circulation des clientèles
Des crédits d’impôts seront proposés pour favoriser l’implantation de commerces a vocation culturelle.
Des aires d’animation publiques et de promotion de la culture locale seront aménagées et réservées. L’animation de rue et événementielle sera dévolue aux associations soutenues par notre collectivité en accord avec le service des loisirs, de la culture et du patrimoine de la COM.
Obligation sera faite à l’Office de Tourisme (ou ce qui le remplacera) d’investir substantiellement dans la promotion et l’animation du centre-ville.
CONCLUSION TEMPORAIRE.
Le travail à faire peut sembler gigantesque. IL L’EST !! Mais les choix qu’il nous reste sont impératifs : AGIR OU MOURIR!
Nous sommes persuadés que, dès lors qu’une volonté politique ferme et agissante sera visible, nos concitoyens seront aussi en mesure, chacun selon ses moyens, de participer a ce grand projet de restructuration et de valorisation de Marigot. Indépendamment de l’urgence économique que nous connaissons, la mise en valeur patrimoniale et culturelle de Marigot SERA AUSSI CRÉATRICE D’EMPLOIS. On imagine nos jeunes, après une formation de quelques centaines d’heures, maitriser l’histoire très riche de notre vieille ville et offrir leur service de guides a des centaines de visiteurs. Cette dynamique encouragera l’implantation de commerces d’un type nouveau alimentés par les animations déléguées a notre riche tissus associatif qui ne demande qu’a contribuer a la relance économique de Saint Martin en y apportant les savoir-faire traditionnels transmis aux nouvelles générations.
Notre Commission poursuit son travail sur « l’identification particulière» de chacun des quartiers de Saint-Martin. « Nos villages doivent ressusciter» et la aussi, chaque quartier sera identifié par la mise en avant de son caractère culturel propre afin d’exploiter tous les atouts singuliers lies a son environnement et a sa sociologie. Leur mise en valeur les rendra incontournables pour nos visiteurs, générant une circulation des flux financiers sur tout le territoire de la partie française. Mais nous reviendrons plus en détail sur ces caractères culturels et environnementaux uniques de nos quartiers si pittoresques.
La France est la première destination touristique du monde avec près de 70 millions de visiteurs par an. D’après les enquêtes d’opinion, cette performance est essentiellement due à la politique de préservation et de mise en valeur de son patrimoine historique, naturel, culinaire, matériel et immatériel. Saint Martin aurait du profiter de ce savoir faire français. Hélas, le développement touristique de ces trente dernières années ne s’est contenté que de saupoudrage en matière d’investissement patrimonial. Nous avons décidé de rattraper ce temps perdu en prenant en considération de manière prioritaire les atouts générés par notre passionnante histoire et par le fourmillement culturel de notre petite communauté. Ce plan de redressement passera par l’implication de nombreuses associations que nous nous attacherons à structurer afin d’enfin leur donner les moyens d’intégrer leurs activités dans le développement économique social et culturel de Saint Martin en leur permettant de générer de l’emploi. Tous ces projets accompagnés financièrement par notre collectivité, appuyés par des financements des ministères concernés, qui devront aussi admettre le retard pris ces trente dernières années, et avec qui nous discutons d’un plan de rattrapage. Nous nous attacherons également a proposer la prise en compte de ce rattrapage en matière de promotion du tourisme patrimonial et culturel lors des discussions budgétaires qui auront lieu au moment de la mise en place du prochain programme opérationnel Européen en 2013 en veillant bien a ce que des fonds soient disponibles sur des axes d’orientation visant a réussir ce virage vers une prise en compte de nos richesses intrinsèques parallèlement a la modernisation de nos infrastructures d’accueil.
UNION POUR LA DEMOCRATIE