GRECE: De retour aux urnes pour les citoyens en juin faute d’accord sur un gouvernement
Le dirigeant socialiste et ex-ministre des Finances Evangélos Vénizélos a le premier annoncé cet échec, à l’issue d’une réunion de la dernière chance convoquée par le chef de l’État, Carolos Papoulias. La Grèce va donc devoir retourner aux urnes d’ici fin juin, faute d’accord entre ses dirigeants sur un gouvernement de coalition après les législatives du 6 mai, qui ont désavoué les politiques d’austérité administrées au pays depuis deux ans, privant leurs artisans de majorité. …
Selon les médias grecs, la date la plus probable du nouveau scrutin est le 17 juin, soit dans un délai d’un mois après la dissolution de la chambre issue des législatives, prévue demain, quand elle se réunira pour la première fois. Ce retour aux urnes a été confirmé dans la foulée par Fotis Kouvelis, chef de la petite formation de gauche modérée Dimar qui a refusé d’apporter ses 19 députés en renfort d’une alliance conservateurs-socialistes prorogeant le gouvernement sortant.
La présidence a confirmé l’échec et annoncé une réunion des dirigeants politiques ce matin « pour la formation d’un gouvernement » devant assurer la gestion des affaires courantes avant le nouveau scrutin. Invoquant le « danger » pesant sur le pays du fait de l’instabilité politique, M. Papoulias avait tenté ce dernier recours en proposant aux partis de s’entendre sur un cabinet de technocrates, censé parer aux menaces de faillite et de sortie de l’euro pesant sur le pays, où s’est déclenchée la crise de la dette qui secoue l’Europe depuis 2010.
L’euro a chuté lourdement dès l’annonce du naufrage des tractations grecques, tombant sous le seuil de 1,28 dollar pour la première fois depuis quatre mois.
L’échec grec était prévisible depuis plusieurs jours, du fait du refus catégorique de la gauche radicale du Syriza, propulsée deuxième parti le 6 mai grâce à son rejet sans ambages des recettes UE-FMI d’austérité appliquées au pays depuis 2010, de nouer des alliances avec les partis conservateur et socialiste ayant ratifié ces diktats.
Le Dimar, issu d’une scission du Syriza avait conditionné son ralliement à une participation du Syriza, seul apte selon lui à prendre en compte le verdict des urnes.
Après des déclarations menaçantes ces derniers jours la zone euro a certes envoyé un message de soutien en réaffirmant son soutien « inébranlable » au maintien de la Grèce dans l’Union monétaire.
Une sortie grecque de l’euro coûterait très cher à l’économie européenne. Notamment 50 milliards « net » pour l’État français, d’après François Baroin.
Pour les Grecs, le prix à payer pourrait être considérable : ils se retrouveraient avec une monnaie dévaluée et une poussée de l’inflation. À terme, cela signifie plus de chômage et le risque d’être entraîné dans une récession encore plus sévère, même si une dévaluation pourrait redynamiser les exportations du pays. •
Source : La voix du Nord