Hacking: Avis de “phreaking” à Saint-Martin
On taxe souvent notre territoire d’afficher quelques retards surtout dans le domaine du numérique… Pour cette journée du numérique en outremer, nous sommes heureux de vous annoncer que notre retard n’est pas une pleine réalité et que s’il concerne certains secteurs de cette nouvelle économie, ces carences font les beaux jours d’autres secteurs plus frauduleux.
Il y a quelques semaines, une société de Saint-Martin a été victime de ce que les Anglo-Saxons appellent “phreaking”, c’est à dire que les lignes téléphoniques de cette société ont été piratées, .
En février 2013, le pirate a réussi à s’introduire dans la plateforme IPBX, le système téléphonique informatisé, afin d’utiliser abusivement le réseau téléphonique. France Télécom a prévenu la société après de 3 jours en indiquant : “Vous avez une consommation excessive de vos lignes vers la somalie, votre système est peut être piraté”.
Un laconique message lorsque l’on sait que 4 lignes ont été utilisées simultanément pendant 2 jours de façons plus qu’intensive. L’usage abusif était tel que les utilisateurs de légitimes de la société n’arrivaient même plus à téléphoner puisque les lignes numériques étaient effectivement constamment actives.
Ils avaient juste mis cela sur un dérangement des lignes comme cela arrive régulièrement à Saint-Martin.
Le responsable informatique de cette société a été contacté immédiatement par le gérant afin de couper le système. Celui-ci à immédiatement modifié et sécurisé l’accès depuis l’extérieur au système. Les accès aux lignes ont été immédiatement libérés et le piratage s’est arreté instantanément.
Au total, ce sont plus 37 heures de conversations téléphoniques frauduleuses entre Saint Martin et la Somalie, soit un coût de plus de 4,000.00 euros… représentant presque un an de facturation classique.
Pour le gérant, le pire arrive quelques jours plus tard, lorsque l’opérateur historique ne veut rien entendre et demande à être payé. Dans le cas ou la société refuserait de solder cette facture salée, France télécom déclare simplement que les lignes seront coupées. La société a sollicité de l’opérateur la possibilité de poser un plan d’appuration de cette dette, ce qui a été accepté. Les lignes ne seront pas suspendues, certes, mais le gérant se transforme en victime bien involontaire.
“C’est du racket organisé !” nous déclare le gérant de la société. “C’est incroyable qu’il faille plus de 2 jours à l’opérateur pour déclencher une alerte !” ajoute-t-il. “C’est pour cela que je souhaite porter plainte en collectif avec d’autres entreprises qui aurait subit le même sort. Je lance un appel sur les Antilles mais aussi sur le territoire national, à plusieurs nous pourrons certainement faire plier l’opérateur historique. Dois je payer et ne rien dire ? C’est une honte, c’est de l’extorsion, ni plus ni moins !” termine le gérant de la société piratée.
Nous ne pouvons que compatir au problème de cette entreprise et en cela, nous servirons volontiers de relai afin que cette personne puisse être contactée par d’autres victimes de phreaking.
Contactez la rédaction si vous êtes dans une situation identique et que l’opérateur ne veut rien entendre.
Une chose est certaine, cette histoire nous apprend qu’une PME peut facilement se voir transformée en cabine téléphonique publique. Pourtant, on imagine un niveau technologique de l’opérateur pour contrer les fraudeurs à la hauteur de son image et de sa position de référent dans le secteur de la téléphonie. On suppose les syt!èmes anti-intrusion à la pointe car il faut bien garantir que le service fourni et bordé par un contrat ne subisse pas de trouble de ce type, par contre on comprend moins que le contractant doive assumer les failles du système.
Ne rien proposer aux clients lorsqu’ils sont victimes de l’imperfection d’un système qui n’est pas le leur, c’est nier la problématique et laisser ainsi libre court aux véritables escrocs qui ne cherchent qu’à hacker les systèmes téléphoniques sur la base desquels ils réalisent des profits financiers qui peuvent être importants.