L’arrêt d’un programme national de publication par Lyon 2 provoque un tollé
La décision de l’université Lyon 2 d’arrêter le programme national Persée de publication électronique de revues scientifiques suscite un tollé parmi ses personnels et ses utilisateurs.
“Persée, c’est une des plus grandes bibliothèques numériques scientifiques francophones avec plus de 350.000 documents scientifiques en texte intégral, en ligne, en accès gratuit”, qui ont fait l’objet de 3,6 millions de téléchargements en 2010, font valoir les initiateurs d’une pétition de soutien, signée par quelque 4.000 personnes en 24 heures entre mercredi et jeudi.
Mais selon la présidence de l’université, “le programme Persée n’est absolument pas en danger” puisqu’il va être rattaché au Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) Université de Lyon, selon un communiqué.
“Tous les contrats des personnels sont évidemment garantis”, précise la présidence.
Trois fonctionnaires titulaires et 21 contractuels et vacataires travaillent pour Persée, d’après Gilbert Puech, directeur du programme et ancien président de l’université, qui évoque “un règlement de comptes”.
Pour expliquer sa décision, Lyon 2 met en avant le déficit budgétaire de la structure et s’interroge sur l’opportunité de supporter à elle seule “les efforts financiers d’un programme national”.
L’université avait répondu en 2003 à un appel d’offres du ministère de l’Enseignement supérieur qui avait débouché sur le lancement de Persée en 2005.
Le syndicat FO de l’enseignement supérieur (FO-SNPREES) estime que la décision de Lyon 2 “met en cause les disciplines des sciences humaines et sociales, déjà fragilisées par les réformes ministérielles” et que le programme, qui leur est principalement consacré, “doit rester dans le cadre du service public”.
Les personnels du programme ne comprennent pas “la précipitation de la direction de Lyon 2”, qui a pris sa décision le 7 février avec un effet le 10 mai, ce qui ne “garantit” pas “la continuité des activités du programme et la préservation de l’équipe”, ajoutent-ils dans leur pétition.
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