Dakar 2015 : Retour sur la fin du rêve
Pour cette 7 eme journée du DAKAR 2015, le rallye est parti ce matin d’IQUIQUE dans le désert d’Atacama au nord du Chili, direction UYUNIL en BOLIVIE pour l’étape marathon des motos et Quades sans Jean Christophe.
Malheureusement c’est la fin du rêve pour le Team pirate des Caraïbes, Jean Christophe Thamas et son mécanicien Mickael Doudeau ont été contraints a l’abandon.
En effet, suite à un problème mécanique grave il n’a pu hier prendre le départ de la 6 eme étape. Il a dû abandonner son quad au camion balais et comme on la vu, rentrer au bivouac avec l’hélicoptère de l’organisation.
Même si l’aventure est stoppée au milieu de l’épreuve Jean Christophe gardera malgré la déception le souvenir de ce DAKAR 2015 décrit encore cette année comme le plus dur depuis sa création !!. Mais qui est comme toujours simplement très difficile. Sinon ce ne serait pas le DAKAR.
Surtout malgré les désillusions de ne pas être allé jusqu’à l’arrivée finale, Il gardera néanmoins la satisfaction suprême d’être malgré tout allé au bout de ce qui était possible pour lui, sans regrets.
Pendant ces 5 jours Jean Christophe s’est bien battu et nous a fait rêver, son moral, sa détermination et sa condition physique malgré les difficultés étaient exceptionnelles et de bonnes augures.
Nous avons cru et moi le premier que l’aventure irait enfin cette année a son terme et qu’il ramènerait ce trophée tant convoité des finishers du DAKAR. Il a démontré a maintes reprises qu’il en était capable.
Mais c’était sans compter et je l’avais un peu vite oublié, que le DAKAR est une épreuve folle ou tout peut arriver le meilleur comme le pire.
Ou l’accumulation de fatigue et de kilomètres dans des conditions de terrain extrême ou chaque mètre dissimule un piège, font de cette aventure unique, le rallye le plus dur au monde pour le physique, le moral et la mécanique.
Cette année Jean Christophe après 5 jours de courses très difficile était physiquement et moralement en très bonne condition, malheureusement c’est la mécanique qui a flanché.
Jean TODD disait en son temps « le DAKAR est la course la plus folle, la plus dure, la plus dangereuse, mais aussi la plus prestigieuse de notre siècle ». Je rajouterais et je pense que Jean Christophe sera d’accord avec moi, c’est aussi une des dernières grandes aventures humaines et c’est la seule course ou peuvent encore se côtoyer pilotes professionnels et pilotes amateurs.
Nous avons été avec Mickael plusieurs fois témoins de cette convivialité entre les pilotes de tout bord et de toute nationalité.
Malgré cet Everest de difficultés tous les pilotes amateurs ou professionnels rêvent un jour de participer au DAKAR ou dit retourner.
Le pilote Hervé Leconte (Dakar 81 et 83) avait plaisir à dire :
“La douleur du Dakar, ce n’est pas quand tu y es, c’est quand tu ne peux pas y retourner!”
Encore bravo à Jean Christophe d’avoir tenté l’aventure cette année et de nous avoir fait partager son délire. J’espère sincèrement qu’il trouvera les soutiens pour l’année prochaine et qu’il sera au départ sur le DAKAR 2016. Il a cette désinvolture rare dans les moments difficiles, qui fait qu’il les traverses sans difficulté apparente, ce qui peut lui permettre tous les exploits et terminer le DAKAR en dehors de toute considération de classement en sera un.
Pour Mickael Doudeau le préparateur, mécanicien de Jean Christophe la déception est également très vive. Il a, sur ce rallye tout donné travaillant le soir sur le Quad après l’arrivée de Jean Christophe jusqu’à 4 et 5h du matin afin que tout soit révisé, réparé et prêt pour l’étape suivante.
Il s’est blessé le 3eme jour et a du être recousu à la lèvre supérieure après une chute contre le Quad en démontant une roue arrière sans que cela n’altère sa détermination. La destruction de la chaine de transmission qui est à l’origine de l’abandon est également un coup dur pour lui. Très investi dans la préparation, l’entretien et les réparations du Quad, il ne pouvait prévoir que des cailloux viendraient se placer entre la chaine et son cache de protection et détruirait celle-ci.
A l’année prochaine j’espère….
Jean Charles PUJOL