SEMSAMAR – Après le temps des perquisitions, de l’enquête, l’heure est aux mises en examens…
C’est lundi matin que Marie-Paule Bélénus Romana, actuelle directrice de la SEMSAMAR d’ailleurs reconduite dans ses fonctions lors du dernier et très récent Conseil d’administration, et Jean-Paul Fischer, son ex et historique directeur, ont été placés en garde à vue au Pôle de la Police Judiciaire à Pointe à Pitre. Ils y resteront 48 heures et ces heures là viennent conclure une enquête débutée il y maintenant 3 ans à grand coups de perquisitions et de convocations.
Toujours est-il qu’à l’issue de ces deux gardes à vue, Madame Bélénus-Romana et Monsieur Fischer ont été présentés ce mercredi 03 juin 2015 en matinée à un juge d’instruction qui leur a signifié leur mise en examen et leur placement sous-contrôle judiciaire. De prime abord, cette décision du juge s’appuierait sur une suspicion de prise illégale d’intérêts, de détournement de fonds publics et de favoritisme. Une caution importante a aussi été fixée dans ce cadre.
Le contrôle judiciaire n’est pas assorti pour Madame Bélénus-Romana d’une interdiction d’assumer son mandat. La directrice semblait d’ailleurs en amont de cette garde à vue souhaiter ce face à face avec la justice pour pouvoir faire valoir devant les magistrats sa bonne foi et sa volonté depuis sa prise de fonctions de conduire des réformes internes profondes pour garantir la transparence de l’outil. C’est d’ailleurs souriante qu’elle a retrouvé la liberté dans l’après midi.
Le Conseil de Madame Bélénus-Romana a déjà dévoilé l’axe de la défense de sa cliente en arguant du fait que la Directrice n’a fait que prendre la succession de monsieur Fischer avec des règles qu’elle n’a pas à assumer et qu’elle s’attache depuis sa prise de fonctions à modifier. Le déroulé juridique qui s’annonce sera donc sans doute le lieu d’un bras de fer entre ces deux dirigeants successifs de la SEMSAMAR, en tous cas pour ce qui ne relève pas de la prescription.
Mais la surprise vient surtout du fait que le juge d’instruction a aussi mis en examen la SEMSAMAR elle-même en tant que personne morale et semble par là ouvrir la porte du Conseil d’Administration et de ses décisions à la justice.
Comme de bien entendu, nous ne devancerons pas ici la justice et les suites qu’elle ne manquera pas de donner à l’affaire mais nous contenterons de souligner le poids de la Collectivité de Saint-Martin dans le CA de la SEM (51%), le poids de la SEMSAMAR dans le développement local et l’étrange concomitance entre le calendrier de la justice, le renouvellement du mandat de direction, le nouveau cap insufflé depuis quelques mois et l’anniversaire de la SEMSAMAR elle-même… 30 ans le 25 juin prochain.